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Lac d'Asti (2925m)
Queyras
Hautes-Alpes
Latitude 44° 41' 43'' N |
Agrandir la carte IGN d’après le site GÉOPORTAIL https://www.geoportail.gouv.fr |
Itinéraires d'accès au lac HORS SENTIER, ASSEZ COURT ET ASSEZ FACILE Le lac d'Asti (2 925 m) (Queyras, Hautes-Alpes) se situe au NORD-EST du col Agnel (2 744 m) (16 km à l'EST de Molines-en-Queyras par la D 205T (carte n°1), et également sur la rive gauche du Guil, au-dessus et au SUD du hameau de l'Échalp (1 701 m) (4 km au SUD-EST de Ristolas (1 610 m) par la D 947) (carte n°2). Au moins deux accès routiers et deux départs de randonnée sont possibles.
Voici les itinéraires de randonnée :
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Contexte
géologique
du lac Les
photographies qui suivent, montrent que le glacier rocheux d'Asti se
dirige vers le lac éponyme. Bien que
Google Maps qualifie ce glacier de fossile, il serait encore actif (1).
En 1992, des résultats d'études menées pendant 20 ans, ont même permis
d'établir que sa vitesse moyenne annuelle d'écoulement
était de 6 cm/an (2). Qu'est-ce qu'un glacier "vrai" ou glacier "blanc" ? Comme nous l'avons déjà écrit (ici) la molécule d'eau, par ses propriétés physico-chimiques bien particulières, est dotée de qualités extraordinaires. Ainsi l'eau solide est un matériau viscoplastique"De « visqueux » et de « plastique », la viscoplasticité décrit la déformation inélastique d’un matériau sous l’effet d’une contrainte continue. Le matériau se comporte comme s’il était composé d'un solide plastique et d'un fluide visqueux où l'écoulement serait dépendant de certains paramètres." qui s’écoule par déformation, c'est-à-dire qui flue"Du latin « fluo », couler, le fluage caractérise la déformation lente d'un solide soumis à de fortes pressions qui le fait se comporter comme un liquide visqueux." juste sous l’effet de son propre poids. La glace peut être comparée à un liquide très visqueux capable de s'écouler le long d'une pente. Sa viscosité"Du latin « viscum », gui, glu, la viscosité représente la résistance d’un fluide ou d’un solide à l’écoulement.", très élevé, est dépendante de la température : 1,5 x 1013 Pascals.seconde à -13°C. C'est à dire 1016 fois plus que celle de l'eau liquide à 0°C ! La glace se déplace non pas parce qu'elle fond, mais parce qu'elle se comporte à la manière d'un liquide. Lorsque la température annuelle est inférieure à 0°C, la neige qui s’amasse au cours du temps se tasse sous le poids des dépôts successifs et se transforme en glace. L'épaisseur de la couche ainsi formée, pourrait atteindre plus d'une dizaine de kilomètres, au fils des millénaires, si la glace restait figée ! Mais cette eau solide répond aux lois de la rhéologie"Du grec « rheo », couler et « logos », étude, la rhéologie est l'étude de la déformation et de l'écoulement de la matière sous l'effet d'une contrainte appliquée. La matière étudiée peut être liquide ou solide. Pour un solide, la déformation peut être cassante ou ductile." et s'écoule généralement le long d'une pente : c'est un glacier. Le glacier se forme dans une partie de l'appareil glaciaire nommée "zone d’accumulation" (chutes de neige). Des processus d’écoulement entrent alors en jeu et amènent l’excès de glace sous la limite des neiges persistantes (température annuelle ≥ 0°C). La glace fond dans ce secteur nommée "zone d’ablation". L'eau solide peut aussi être conduite dans une zone permettant le détachement de fragments du glacier, comme dans le cas des glaciers alpins suspendus. Généralement retenus par un verrou qui surplombe des pentes rocheuses escarpées, ces derniers ne possèdent pas de zone de fusion. L’ablation se fait par vêlage"Le vêlage est la perte de fragments par un glacier, sous forme d'icebergs qui se retrouvent dans une étendue d'eau (mer, lac proglaciaire, etc...)." de séracs"Du latin populaire « seraceum », « sérums », « petit-lait », le sérac est un fromage blanc fabriqué à partir de petit-lait (lactosérum). Par leur ressemblance à ce fromage, les blocs de glace provenant d’un glacier portent eux aussi ce nom.". Deux processus prédominent dans l’écoulement d’un glacier. Cependant la glace ne possède pas l'élasticité suffisante qui lui permettrait de mouler parfaitement toutes les formes de son lit d'écoulement. Les contraintes de cisaillement trop fortes la brisent : des crevasses se forment. Celles-ci ne restent ouvertes qu’en surface ou proche de la surface et ne dépassent pas la trentaine de mètres en profondeur. Plus bas, la glace flue"Du latin « fluo », couler, le fluage caractérise la déformation lente d'un solide soumis à de fortes pressions qui le fait se comporter comme un liquide visqueux." sous la pression de son poids, refermant tout début de fracturation. Cependant, dans la zone d’accumulation, la profondeur des crevasses peut atteindre le double de celle de la zone d’ablation. Ainsi la profondeur de la rimaye"Du latin « rimari », « fendre, ouvrir, fouiller », la rimaye est une large et profonde crevasse qui marque la frontière supérieure entre le rocher (ou la glace qui y adhère) et la glace en mouvement." atteint jusqu’à 60 m. (10) Trois
sortes de glacier peuvent être dénombrés : Qu'est-ce qu'un glacier rocheux ? Avec ses froncements caractéristiques, son front raide et polylobé, ses blocs instables, le glacier rocheux est un spectaculaire mélange de glace et de pierrailles qui s’écoule lentement le long d’un versant montagneux en dessinant des bourrelets convexes vers l’aval d’où n’émerge aucun torrent. Il se distingue ainsi du glacier blanc, constitué uniquement de glace, et du glacier noir couvert de débris de roches. Il contient en outre des interstices assez grands. Avec une vitesse de quelques centimètres à quelques décimètres par an, la très lente progression d'un glacier rocheux est bien inférieure à celle d'un glacier classique (1). Le glacier rocheux est actif
lorsqu'il possède, un noyau gelé, aussi nommé pergélisol"Mot-valise formé par les mots « permanent », « gel » et « sol », le pergélisol, (en anglais, « permafrost », « permanent frost », « gelé en permanence ») désigne la partie d'un sol gelée en permanence, au moins pendant deux ans, et de ce fait imperméable." ou permafrost"Mot-valise formé par les mots « permanent », « gel » et « sol », le pergélisol, (en anglais, « permafrost », « permanent frost », « gelé en permanence ») désigne la partie d'un sol gelée en permanence, au moins pendant deux ans, et de ce fait imperméable.", de
plusieurs dizaines de mètres de profondeur protégé par 2 à 5 m de blocaille, un
front raide (>35°) avec des blocs instables et une végétation quasiment absente
(3)
(4).
En outre, dans les Alpes du Sud, ce type de glacier nécessite la présence de
hauts vallons d'exposition NORD ou NORD-EST, avec des versants suffisamment
raides et constitués de roches susceptibles de se débiter en blocs par
gélifraction"La gélifraction (du latin gelu, « gelée, glace, grand froid » et fractio, « action de briser ») ou gélivation (du lation gelare, « geler ») ou cryoclastie (du grec kruos, « froid », et klasis, « briser, rompre ») est un processus géomorphologique d'altération des roches, provoqué par les cycles de gel et de dégel de l'eau. D’où l’expression « geler à pierre fendre ». Le glacier rocheux est inactif
lorsque le noyau gelé, indispensable à son fonctionnement, a fondu. Les masses
pierreuses se sont affaissées. Le front de ce glacier est alors moins incliné
avec des blocs stabilisés et une couverture végétale clairsemée. Il a toutefois
conservé son aspect de langue
(3)
(5).
Comment fonctionne un glacier rocheux ?
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Contexte
écologique
du Vallon du Torrent de Bouchouse, « Zone de Protection du Biotope »
Localisé dans la partie EST du département des Hautes-Alpes et à l'EST du Parc Naturel Régional du Queyras, le Vallon du Torrent de Bouchouse, « Zone de Protection du Biotope », se situe dans la partie orientale schisteuse (schistes lustrés"Les Schistes lustrés se sont formés à partir de sédiments calcaires argileux, non-purs. Déposés au fond de l’océan, ces sédiments ont subit un métamorphisme et présentent ainsi une patine luisante." de la zone piémontaise) du massif du Queyras en limite frontalière avec l'Italie (carte). Cet espace naturel est situé dans la zone biogéographique intra-alpine du Briançonnais-Queyras. Bien que de type montagnard continental plutôt sec, le climat de ce secteur subit l’apport de masses d’air humide en provenance de l’Adriatique. Celles-ci remontent la plaine du Pô et la Lombardie vers les reliefs du Piémont et de la frontière franco-italienne où elles se refroidissent. La condensation qui s’ensuit provoque des précipitations abondantes dans les hautes vallées du Piémont et du Queyras, ainsi que la formation de mers de nuages sur les pentes des versants italiens. On donne le nom de "nebbia" (italien nebbia : brouillard) à ces nuages qui débordent de temps en temps depuis la frontière italienne. Les pluies et la "nebbia" entretiennent une certaine humidité qui contribue à l’enrichissement biologique de cette zone naturelle. Débutant à environ 1 670 m d'altitude, le site culmine à 3 297 m au Mont Aiguillette. Il est inclus dans les étages de végétation subalpin, alpin et nival. Entouré de crêtes ébouleuses et de barres rocheuses, il est caractérisé par de grandes étendues herbeuses de prairies subalpines, de pelouses alpines et de vastes forêts de mélèzes sur les ubacs. La présence de plusieurs lacs d'altitude, ses paysages remarquables marqués par le pastoralisme et son opulente richesse géologique, écologique et biologique font de ce territoire l'un des joyaux naturalistes des Alpes françaises. Les trois habitats déterminants que compte le site sont des marécages : Dix habitats remarquables sont également présents : Trois autres habitats originaux sont à remarquer : Cinquante-et-une espèces végétales déterminantes sont
présentes dans cet espace naturel : En outre, ce site abrite dix espèces remarquables. Parmi les
Mammifères du site, se trouvent : Le peuplement
d'Oiseaux est représenté par : Parmi les Amphibiens ou Batraciens, se
trouve : Parmi les
Insectes de cet espace naturel, se trouvent : Parmi les Mollusques, il faut noter la présence de la Limace Phenacolimax stabilei, espèce provenço-ligure de Gastéropode Vitrinidé, en limite d'aire en région Provence Alpes Côte d'Azur. Le Vallon du Torrent de Bouchouse est relativement enclavé et dispose de peu de connexions avec les vallons voisins français et italiens par l'intermédiaire de quelques hauts cols, crêtes ébouleuses et entrées de vallons, ce qui a favorisé le développement d'espèces animales et végétales endémiques et la préservation d'un certain nombre de taxons"Du grec taxis « classement », « ordre », le taxon correspond à un rang de classification des êtres vivants, quel qu'en soit le niveau : Espèce, Genre, Famille, Ordre, Classe, Embranchement, Règne, Domaine. Hormis l'espèce, le nom du taxon porte toujours une majuscule." rarissimes. La présence même de cols et de lacs de hautes altitudes accessibles au sein de paysages grandioses, engendre une fréquentation touristique estivale très élevée. Cette sur-fréquentation peut avoir des conséquences directes sur la flore et ses habitats, en particulier aux abords des lacs (piétinement du sol et des plantes, cueillette...). À cela s'ajoute l'attrait pour le Génépi noir (Artemisia genipi) et le Génépi des glaciers (Artemisia glacialis) sur les éboulis de calcschiste"Schiste métamorphique calcaire, où la calcite CaCO3 est associée à du mica. Avant le métamorphisme, c'était un mélange de calcaire et d'argile, c'est à dire de marne.". La cueillette à des fins commerciales peut aboutir ponctuellement à l’arrachage excessif de ces plantes ainsi qu’à l’érosion accélérée du sol par piétinement. Inventaire de la faune et de la flore:
INPN
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Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, à gauche, - la Crête de la Taillante (3197m), au second plan. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, sur la gauche, - la Crête de la Taillante (3197m), au second plan. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, - le Pic d'Asti (3220m), à gauche, - le Pain de Sucre (3208m), à droite. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, - le Pain de Sucre (3208m). |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, - le Pain de Sucre (3208m). |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, à gauche, - la Crête de la Taillante (3197m), au centre, - la Tête du Pelvas (2929m), sur la droite. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- le glacier rocheux d'Asti, à gauche, - la Crête de la Taillante (3197m), au second plan. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Lac d'Asti (2925m). |
- l'Asti ou Mont Aiguillette (3287m), au centre et au fond. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Face EST du Pic d'Asti (3220m) et glacier rocheux d'Asti. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
Glacier rocheux d'Asti vers 2930m, à l'OUEST du lac éponyme. |
(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris) |
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