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Linaigrette de Scheuchzer
(Eriophorum scheuchzeri Hoppe, 1800)

 

 
BIOLOGIE DE LA LINAIGRETTE DE SCHEUCHZER

Comme les Fraisiers (genre Fragaria) ou comme l’Épilobe en épi (Epilobium angustifolium), la Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri Hoppe, 1800)) a deux stratégies pour se reproduire :

 Soit elle opte pour une reproduction sexuée au moyen des organes mâles et femelles de ses fleurs (voir ici).
 

 Soit elle se multiplie de manière végétative, au moyen de stolons"Du latin stolo « rejeton », les stolons sont des tiges aériennes qui poussent au niveau du sol et qui donnent naissance à de nouvelles plantes qui s'enracinent à leurs extrémités." (latin stolo, rejeton) : tiges aériennes qui poussent au niveau du sol et qui donnent naissance à de nouvelles plantes qui s'enracinent à leurs extrémités. (Si la tige avait été souterraine, on aurait employé le mot rhizome [grec rhidzôma, touffe de racines] pour la désigner). Les nouvelles plantes ainsi formées sont génétiquement identiques à la plante mère : ce sont des clones.

Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri Hoppe, 1800)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation
Linaigrettes de Scheuchzer en fruits.
Lac des Rouites (2413m) (Queyras, Hautes-Alpes)

La Linaigrette de Scheuchzer est calcifuge"Du latin calx, calcis « chaux » et fugo « je fuis », littéralement « je fuis le calcaire », calcifuge qualifie une plante qui aime les sols siliceux, riches en silice, acides et qui n'aime pas les sols calcaires, riches en calcium, alcalins.
On dit aussi qu'une telle plante est acidophile ou acidiphile ou silicicole."
. Ses
stolons"Du latin stolo « rejeton », les stolons sont des tiges aériennes qui poussent au niveau du sol et qui donnent naissance à de nouvelles plantes qui s'enracinent à leurs extrémités." permettent sa multiplication en bouquets. Ceci la distingue de la Linaigrette à feuilles larges (Eriophorum latifolium) qui est dépourvu de stolons"Du latin stolo « rejeton », les stolons sont des tiges aériennes qui poussent au niveau du sol et qui donnent naissance à de nouvelles plantes qui s'enracinent à leurs extrémités." et qui forme des colonies piquées comme des poireaux dans un pré mouillé (2).

La Linaigrette possède des fleurs mâles et des fleurs femelles sur la même plante. On dit que la Linaigrette est une plante monoïque (grec monos, seul, et oikos, maison) : les fleurs mâles et femelles cohabitent dans la même « maison ». (Si les fleurs mâles et femelles avaient été respectivement sur deux plantes différentes, on aurait employé le mot dioïque [du grec dis, deux, et oikos, maison] : les fleurs mâles seraient dans une « maison » et les fleurs femelles dans une « autre maison »). [Environ 89% des espèces de plantes à fleurs sont hermaphrodites"Hermaphrodite était le fils d'Hermès, dieu messager et d'Aphrodite, déesse de l'Amour et de la Beauté. Il nait en tant que garçon, mais lors de son adolescence la naïade Salmacis, s'unit à lui pour ne former qu'un seul et même corps, à la fois masculin et féminin.
En biologie, un organisme est qualifié d'hermaphrodite s'il possède un appareil génital mâle et un appareil génital femelle qui lui permet de produire des spermatozoïdes et des ovules."
, 6% sont dioïques et 5% sont monoïques comme la Linaigrette].

          Les « pompons » blancs qu’on trouve en juillet-août au sommet de la plante, sont des pétales et des sépales transformés sur le fruit de ce qui était donc au départ une fleur femelle. C'est à ces « petites têtes cotonneuses » (cottongrass en anglais), qui permettent de repérer de loin certaines tourbières d'altitude, que le genre doit son nom : Eriophorum vient du grec « erion », qui désigne la laine, et de « pherô », qui signifie porter. Ces « porte-laine » ou « herbes à cotons » ont servi de rembourrage pour les oreillers et les coussins (3). Leur macération dans la tourbe, durant plusieurs centaines d'années, permet la récupération de fibres de cellulose qui deviendront, après traitements, du textile ou du papier (3).

          En mai-juin, l’aspect des Linaigrettes est bien différent puisque ce sont les anthères"Du grec anthêrós « de fleur, florissant », l'anthère désigne le sac situé à l'extrémité de l'étamine. C'est à l'intérieur de ce sac que se forment les grains de pollen contenant les spermatozoïdes." jaunes des fleurs mâles qui sont visibles dans les tourbières, les fleurs femelles étant encore fermées (1). Les anthères"Du grec anthêrós « de fleur, florissant », l'anthère désigne le sac situé à l'extrémité de l'étamine. C'est à l'intérieur de ce sac que se forment les grains de pollen contenant les spermatozoïdes." (partie des étamines, organe mâle) mûrissent donc avant les stigmates"Le stigmate désigne la partie supérieure du pistil qui reçoit les grains de pollen." (partie du pistil"Du latin pistillus « pilon », par analogie de forme, le pistil désigne l'organe reproducteur femelle de la fleur. Il se compose d'un ou plusieurs carpelles.", organe femelle). On parle alors de protandrie (littéralement mâle en premier). (Dans le cas contraire, on parlerait de protogynie...)

En mai, on voit les mâles, en juillet, les femelles. Les photographies que nous présentons ont donc été prises en juillet !

Pour en savoir plus, consultez la bibliographie et la webographie qui suivent.

 

BIBLIOGRAPHIE

  N°1 FITTER Alastair et CUISIN Michel (2000)
« Les fleurs sauvages »
Éditions Delachaux & Niestlé
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  N°2 FRITSCH Robert (1987)
« Flore des montagnes »
Éditions Didier Richard

  N°3 MANNEVILLE Olivier et coll (2006)
« Le monde des tourbières et des marais - France, Suisse, Belgique, Luxembourg »
Éditions Delachaux et Niestlé
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WEBOGRAPHIE

  N°1' Franck LE DRIANT, FLOREALPES, http://www.florealpes.com

 

 

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