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Bouquetin
(Capra ibex)
Contrairement au Chamois, le Bouquetin possède des sabots larges munis d'une sole élastique : il ne peut pas évoluer sur les glaciers et les névés. Ainsi ses sabots, dépourvus de membranes interdigitales, lui autorisent un écartement considérable des doigts et donc une certaine capacité de préemption : le Bouquetin est l’Ongulé rupicole (latin rupes, rocher, et colere, habiter) par excellence (3), qui se complait sur les rochers ensoleillés. Alors que le Chamois descend s'abriter dans la forêt enneigée l’hiver, le Bouquetin doit rester sur les rochers, les pentes raides et les crêtes ventées de haute altitude, où la neige ne peut pas s’accrocher. C’est ici qu’il devra trouver sa nourriture (herbes, rameaux, mousses et lichens) tout en veillant à ne pas s’égarer sur les pentes enneigées où il serait en danger (3).
Si le Bouquetin est aujourd’hui bien répandu dans les Alpes, il a bien failli disparaître au début du XIXème siècle. L’espèce fut sauvée par le Roi d’Italie, Emmanuel II, qui créa une réserve de chasse en 1856. Cette réserve devint en 1933 le Parc National du Gran Paradiso. Tous les Bouquetins actuels descendent de ce petit noyau qui subsistait dans ce parc national (2) (3). Comme le Chamois, le Bouquetin possède un cœur plus musculeux que celui de l’Homme et un nombre d’hématies 2,5 fois plus élevé, compris entre 10 000 et 15 000 / mm3 ! Ses globules rouges ont, comme ceux de tous les Caprinés, un diamètre compris entre 3 et 4,5µ (1) et sont donc plus petits que ceux de l’Humain (8µ). Ils contiennent pourtant la même quantité d’hémoglobine (15 g / 100 ml). L’hématocrite se situe ainsi autour de 55% (45% chez l’Homme) : le Bouquetin est adapté à la vie en hypoxie entre 2 400 m et 3 300 m d’altitude (3). Pourtant ce ruminant vivait en plaine durant les périodes froides : sur les parois de la grotte de Lascaux (Dordogne), plusieurs bouquetins ont été représentés, il y a 18 000 ans BP"Before Present, AVANT LE PRÉSENT, c'est-à-dire avant le 1er janvier 1950 (noté BP dans la nomenclature de datation internationale).".
Bernard
FISCHESSER (3) lui attribue les exploits suivants : Le Bouquetin est plus lent et plus placide que le Chamois (2). Il est l’Ongulé sauvage d’Europe le moins craintif (2). En effet, les photographies présentées ici ont été prises à une distance comprise entre 2 et 30 m des Animaux. Un mâle curieux s’est même volontairement approché à moins de 2 m de Dominique qui était en contrebas, dans la région du Viso, en juillet 2005. À ce propos, comme l’écrit Éric DRAGESCO (2), s’il est admis que le Bouquetin ne charge pas l’intrus Humain, il cherche quand même à occuper une position dominante sur la pente où il se sent alors en complète sécurité. De cette position, il gratte le sol avec les sabots de ses pattes antérieures et fait ainsi débouler des cailloux. Serge a pu le vérifier alors qu’il photographiait un jeune mâle, au bord d’un torrent, dans le massif des Cerces, en mai 2009. Cinq individus avaient pris position derrière lui environ 5 m plus haut. Deux d’entre eux se mirent alors à gratter le sol et plusieurs cailloux de la taille du poing dévalèrent la pente. Le message était clair : « Va faire tes photos ailleurs ! ». Pourtant, avec l’arrivée du crépuscule, les Animaux devinrent plus confiants et Serge pût presque les toucher (distance de sécurité inférieure à 2 m). Évidement, aux endroits où le Bouquetin est chassé, la distance de fuite est supérieure à 300 m (2). La même harde peut s’observer très facilement tout au long de l’été. En effet, une fois fixé dans un territoire qui leur convient, les Bouquetins sont sédentaires et n’effectuent plus que des déplacements altitudinaux circadiens, entre 2 400 et 3 000 m (2). Commençant à s’élever avant le levé du soleil, ils atteignent l’altitude maximale vers 9H30, puis ils redescendent en fin d’après-midi vers 17H30 (3).
Pour en savoir plus, consultez la bibliographie et la webographie qui suivent.
N°1
COLLES E. H. (1979)
N°2 DRAGESCO Éric (2003)
N°3 FISCHESSER Bernard (2018) |
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