Retour au sommaire Localisation Itinéraires Géologie Écologie Photographies
Partagez sur Twitter Partagez sur Facebook Partagez par email

 

Lac des Sagnes (1900m)

Jausiers

Ubaye

Alpes de Haute Provence

 

Latitude  44° 23' 01'' N
Longitude 6° 49' 59'' E
Altitude 1 900 m

 

Agrandir la carte IGN d’après le site GÉOPORTAIL https://www.geoportail.gouv.fr


  Itinéraires d'accès au lac

DIRECTEMENT ACCESSIBLE EN VOITURE MAIS PAR UNE PISTE DE 10 KM !

      Le lac des Sagnes (1 900 m) se situe dans l'Ubaye, au SUD-EST du village de Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence) (carte n°1).

      Le lac est directement accessible en voiture (4X4 si possible) par une piste carrossable dont le départ se situe sur la route de Restefond – Bonette, à 1 360 m d'altitude et à 2,7 km de Jausiers, au 3ème virage en tête d’épingle (Voir sur Street View) (carte n°2). Un panneau indique la direction de la ferme Tacouna (ancien Hameau de l’Ubac), mais pas celle du lac des Sagnes. Prendre la piste carrossable, bien entretenue mais étroite et longue de 10 km, 0H45 en voiture. (En juillet 2024, passage dangereux sur un glissement de terrain en cours, juste avant la ferme Tacouna). Devant le petit barrage hydroélectrique du lac des Sagnes se trouve un parking et des tables de pique-nique.

      L'accès routier au parking du lac des Sagnes (1 900 m) peut se faire depuis Jausiers (accès routier n°1), Saint-Paul-sur-Ubaye (accès routier n°2), Barcelonnette (accès routier n°3), Guillestre (accès routier n°4), Briançon (accès routier n°5) ou Gap (accès routier n°5), par exemple.

      Voici les itinéraires de randonnée :

  N°1 d’après le site participatif Altituderando www.altituderando.com, Copyright ©

  N°2 d’après le site La Provence en photos - Photos des Alpes, de la Méditerranée et de la Côte d'Azur - Tourisme en Provence et en région PACA www.photos-provence.fr, Copyright ©

 

  Contexte géologique du lac

      Outre l'immensité de ses alpages, l'Ubaye se caractérise par ses vallons suspendus de haute altitude et ses profondes vallées glaciaires où l'eau est omniprésente sous forme de torrents, de sources, de marécages et de cascades. Son histoire géologique est complexe. Les dolomies"Les dolomies sont des roches sédimentaires, qui contiennent au moins 25% d’un minéral nommé dolomite (carbonate double de calcium et de magnésium : CaMg(CO3)2), et aussi d’autres carbonates (carbonate de calcium, CaCO3), (carbonate de magnésium, MgCO3), …", les schistes"La schistosité est la texture feuilletée caractéristique, formée par une succession de plaques très fines, que prennent les roches après avoir subit un métamorphisme.", les marnes noires"Au cours du Mésozoïque (anciennement nommé Ère secondaire), d’épaisses formations de marnes (mélange d'argile et de calcaire) se sont déposées à plusieurs reprises.
Au Lias (entre -185 et -170 Ma, la Téthys ligure (océan alpin) s'est approfondie et de grandes quantités de sédiments argilo-quartzeux se sont déposées dans un environnement pauvre en oxygène donnant ainsi la couleur noire de ces roches."
, les conglomérats"Du latin conglomerare « entasser, accumuler, réunir en masse compacte », un conglomérat est une "réunion en masse compacte" de cailloux. Il s'agit d'une roche sédimentaire détritique cimentée, constituée de l'accumulation de cailloux.
S'ils sont arrondis, le conglomérat est nommé poudingue;
s'ils sont anguleux, le conglomérat est appelé brèche."
et les calcaires"Du latin «calcarius», calcaire, chaux, les calcaires sont des roches sédimentaires, tout comme les grès ou les gypses, facilement solubles dans l'eau, composées majoritairement de carbonate de calcium CaCO3." marneux offrent des milieux favorables à l'expression de la biodiversité, en particulier celle de la flore (2) (3). La présence de nappes de charriage"Une nappe de charriage est un grand ensemble cohérent de roches, de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres cubes, qui, lors d'une orogenèse (formation de montagnes), ont été décollées du socle sur lequel elles reposaient, puis déplacées sur de grandes distances (plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres) et enfin déposées par-dessus un autre ensemble rocheux. Les roches charriées sont qualifiées d'allochtones, et les roches non-déplacées, d'autochtones." de flysch"De l’allemand fließen, « couler », le flysch est un faciès géologique qui a la particularité de glisser facilement sur les pentes. Il est constitué par une alternance de bancs de grès et de schistes argileux. Le flysch se forme par avalanches sous-marines successives lorsqu’un océan se referme. Il provient de boues et de sables déposés dans des eaux peu profondes qui dévalent une pente vers des eaux plus profondes. Pour chaque avalanches, ces boues et ces sables se redéposent au fond de l’océan par décantation. Les grains tombent plus ou moins rapidement selon leur densité et leur volume, sous l’action conjuguée de la gravité et de la poussée d'Archimède. Les grains les plus gros et les plus lourds (sables) se déposent en premier. Les grains les plus fins et les plus légers (boues) se déposent dans un second temps.
Petits grains dessus : boues.
Gros grains dessous : sables.
Un classement s'opère par décantation. On parle de granuloclassement, d'où la présence d’une stratification.
Avec le temps, ces sédiments deviennent des roches : les boues évoluent en schistes argileux, tandis que les sables se consolident en grès.
Les schistes argileux sont des roches tendres et friables qui "glissent" facilement sur les pentes. Le flysch, formé en partie de schistes argileux, forme ainsi des reliefs sensibles à l'érosion (flysch, de l’allemand fließen, « couler »).
Les grès, roches compactes, sont agencés en bancs qu'on retrouve souvent dans le paysage sous forme de "rubans".
Ces dépôts ont eu lieu juste avant la disparition de la Téthys Ligure ou océan liguro-piémontais."
à helminthoïdes"Le flysch du Crétacé à helminthoïdes se caractérise par la présence de "dessins" serpentiformes sur la roche, faisant penser à des vers (grec elmins « ver », d'où le mot helminthoïde, « en forme de ver »).
Ce type de trace fossile ou ichnofossile correspond probablement au déplacement d'un animal. Ce dernier n'est pas connu."
(voir ici) et de grès d'Annot"Le grès est une roche sédimentaire détritique, issue de l’agrégation et de la cimentation (ou diagenèse) de grains de sable composés de silice (quartz).
Les grès d'Annot tirent leur nom du village éponyme des Alpes de Haute Provence. Ils se sont formés, voici 40 millions d’années, suite à des avalanches sous-marines de sable et de vase. Lors de la surrection des Alpes, l’ensemble a été fracturé et déformé, ce qui lui donne cet aspect particulier."
(voir ici) témoignent de la fermeture de l’océan Téthys ligure (océan alpin) au Cénozoïque"Du grec « kainós », récent, et « zôikós », « d’animal », le Cénozoïque (entre -66 Ma et actuel) est étymologiquement l’Ère des « animaux récents », par opposition à l'Ère Paléozoïque, « Ère des animaux ancien » (entre -541 à -252 Ma). Le Cénozoïque comprend les anciennes Éres Tertiaire et Quaternaire." (entre -66 Ma et actuel). Localement des calcaires récifaux du Malm (Jurassique inférieur)"Le Jurassique (entre -201 et -145 Ma) est une Période géologique du Mésozoïque (anciennement nommé Ère Secondaire) qui doit son nom au Jura où des calcaires caractéristiques ont été trouvés.
Le système jurassique se subdivise en trois séries géologiques :
- Jurassique inférieur ou Lias,
- Jurassique moyen ou Dogger,
- Jurassique supérieur ou Malm."
(entre -161 et -146 Ma) et des calcaires dolomitiques, roches nettement plus dures que les flyschs et calcaires marneux, ont mieux résisté à l'érosion et ont donné naissance à des zones escarpées et à des falaises abruptes. Une grande partie des roches en place, notamment dans les bas de versants et les fonds de vallons, sont couvertes par les dépôts des glaciers du Quaternaire"Depuis 2009, le Quaternaire (entre -2,59 Ma et maintenant) n’est plus une Ère : il est devenu une période du Cénozoïque. Cette période se caractérise par des glaciations et l'extension du genre Homo en Eurasie.". Se trouvent ainsi des éboulis, des cônes de déjection, des coulées boueuses, des moraines"Emprunté au savoyard morêna, «renflement qui se forme à la lisière inférieure d'un champ en pente par suite de la descente de la terre», une moraine désigne un amas de blocs et de débris rocheux entraîné par le mouvement de glissement d'un glacier (moraine mouvante), et apparaissant lors de son retrait ou s'accumulant sur les bords, le centre ou l'extrémité inférieure de celui-ci (moraine déposée)." et d'anciens glaciers rocheux (2).

       Le lac des Sagnes (1 900 m) se situe ainsi en haute montagne, dans la zone périphérique du Parc National du Mercantour, qui comporte de nombreux sommets élevés : Tête dure (2 694 m), Tête de l'Empeloutier (2 820 m), Tour des Sagnes (2 364 m)… Le lac des Sagnes prend place dans un environnement immédiat de terrains autochtones de grès d'Annot"Le grès est une roche sédimentaire détritique, issue de l’agrégation et de la cimentation (ou diagenèse) de grains de sable composés de silice (quartz).
Les grès d'Annot tirent leur nom du village éponyme des Alpes de Haute Provence. Ils se sont formés, voici 40 millions d’années, suite à des avalanches sous-marines de sable et de vase. Lors de la surrection des Alpes, l’ensemble a été fracturé et déformé, ce qui lui donne cet aspect particulier."
. Il est à la confluence de deux vallons. Le Vallon de Granges Communes, presque orienté N-S, est entaillé dans la nappe de flysch"De l’allemand fließen, « couler », le flysch est un faciès géologique qui a la particularité de glisser facilement sur les pentes. Il est constitué par une alternance de bancs de grès et de schistes argileux. Le flysch se forme par avalanches sous-marines successives lorsqu’un océan se referme. Il provient de boues et de sables déposés dans des eaux peu profondes qui dévalent une pente vers des eaux plus profondes. Pour chaque avalanches, ces boues et ces sables se redéposent au fond de l’océan par décantation. Les grains tombent plus ou moins rapidement selon leur densité et leur volume, sous l’action conjuguée de la gravité et de la poussée d'Archimède. Les grains les plus gros et les plus lourds (sables) se déposent en premier. Les grains les plus fins et les plus légers (boues) se déposent dans un second temps.
Petits grains dessus : boues.
Gros grains dessous : sables.
Un classement s'opère par décantation. On parle de granuloclassement, d'où la présence d’une stratification.
Avec le temps, ces sédiments deviennent des roches : les boues évoluent en schistes argileux, tandis que les sables se consolident en grès.
Les schistes argileux sont des roches tendres et friables qui "glissent" facilement sur les pentes. Le flysch, formé en partie de schistes argileux, forme ainsi des reliefs sensibles à l'érosion (flysch, de l’allemand fließen, « couler »).
Les grès, roches compactes, sont agencés en bancs qu'on retrouve souvent dans le paysage sous forme de "rubans".
Ces dépôts ont eu lieu juste avant la disparition de la Téthys Ligure ou océan liguro-piémontais."
à helminthoïdes"Le flysch du Crétacé à helminthoïdes se caractérise par la présence de "dessins" serpentiformes sur la roche, faisant penser à des vers (grec elmins « ver », d'où le mot helminthoïde, « en forme de ver »).
Ce type de trace fossile ou ichnofossile correspond probablement au déplacement d'un animal. Ce dernier n'est pas connu."
qu'il transperce, en amont du lac. Cette nappe a été charriée par-dessus celle de grès d’Annot. Les flyschs à helminthoïdes sont ainsi dessus, les grès d’Annot dessous. Le second vallon, le Vallon de Pelouse, est quant à lui constitué de grès d’Annot. Il en est de même pour la Tour des Sagnes, qui domine le lac, et le Bonnet Carré (2 770 m), tout au fond du Vallon de Pelouse. Au dessus du lac des Sagnes, le Vallon de l’Empeloutier est recouvert par la nappe de charriage du Parpillon, constituée de calcaires et de flysch à helminthoïdes. Ces roches constituent aussi la Tête de l’Empeloutier et Le Gerbier (2 740 m). En aval du lac, le Vallon du Lau, où coule le torrent d'Abriès, qui se jette dans l'Ubaye à Jausiers, est lui aussi formé de flysch à helminthoïdes. (1)
 

  N°1 d’après le site GEOL-ALP www.geol-alp.com de Maurice GIDON, Copyright ©

  N°2 d’après le site INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel inpn.mnhn.fr, Copyright ©

  N°3 d’après le site INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel inpn.mnhn.fr, Copyright ©

 

  Contexte écologique du lac

      Dans la partie NORD-EST du département des Alpes-de-Haute-Provence et dans la petite région naturelle de l'Ubaye, le lac des Sagnes (1 900 m), prend place sur la commune de Jausiers. Il se trouve à la confluence du Vallon des Granges Communes et du Vallon de Pelouse et se caractérise par une imposante formation tourbeuse. (carte).

      Localisé dans la zone biogéographique intra-alpine, cet espace naturel est soumis à un climat de type montagnard et continental, avec de forts écarts de températures annuels et journaliers et de longues périodes enneigées. Les influences méditerranéennes sont marquées par un fort ensoleillement, une sécheresse estivale et aussi par une importante variabilité des précipitations interannuelles. Les précipitations sont plus abondantes en automne et en hiver (longs épisodes pluvieux et neigeux) alors que la période estivale est plus sèche, marquée par des épisodes orageux pouvant êtes violents et localisés. Un complexe exceptionnel d'habitats humides associant des sources, ruisseaux, torrents, lacs d'altitude, tourbières et bas-marais"Partie la plus basse d'un marais.", abritant des espèces à très forte valeur patrimoniale est présent sur cet espace naturel. (1)

      La zone humide du lac des Sagnes forme un vaste complexe marécageux de très fort intérêt biologique comprenant une très importante diversité de milieux qui associe des prairies humides marécageuses ou tourbeuses, des bas-marais alcalins et des cariçaies"Une cariçaie est un peuplement de grands Carex ou Laîches, dans les marécages de bord de lac non immergés", des massifs arbustifs de Saules et des saulaies"Lande de Saule." arborées à Saule à cinq étamines (Salix pentandra), ainsi que des boisements hygrophiles"Du grec hugrós (« humide ») et phílos (« ami »), hygrophile qualifie les végétaux qui croissent dans les lieux humides, et plus particulièrement dans les milieux soumis à une inondation se comptant en semaines (si la période d'inondation se compte en mois, il faut alors employer le mot hydrophile)." de feuillus. Il est parcouru par un réseau hydrologique important de ruisseaux, de résurgences et de chenaux aquatiques. (1)

      Entouré d’une forêt de Mélèzes et de grandes pelouses en gradins, le lac-tourbière des Sagnes est dominé par un éperon rocheux en forme de pyramide, la Tour des Sagnes. Le lac a été peu à peu comblé de sédiments au cours des millénaires : les organismes végétaux et animaux se sont déposés par couches successives au fond du lac, le remplissant de matière organique donnant naissance à une tourbière (2).

      En 1969, une retenue d’eau fut construite. Elle multiplia par quatre la capacité du lac des Sagnes, alimenté par le torrent de Pelouse et celui des Granges communes. Une turbine et vingt kilomètres de conduites, installés sur le parcours d’un ancien canal, alimentent aujourd’hui en eau le village de Jausiers pour l’agriculture, et renforcent le réseau d’eau potable en période sèche. (3)

      La tourbière des Sagnes, avec sa flore particulière et ses pelouses alpines environnantes, est la plus riche des Alpes méridionales. Elle est pourvue, entre autre, de plantes et d'insectes rares. De plus, comme les dépôts successifs formés dans le lac ne se décomposent pas, ils permettent l’étude de l’histoire de la végétation et celle de la Faune depuis la dernière glaciation (2).

 

      Quelques caractéristiques des habitats, de la flore et de la faune de l’espace naturel qui englobe le lac des Sagnes :

      Les trois habitats déterminants que compte le site se rapportent à des milieux humides et des éboulis calcaires. Ce sont : (1)
- les bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." cryophiles d'altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida),
- les bas-marais pionniers arctico-alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor), milieux d'une très grande valeur patrimoniale qui apparaissent ponctuellement sur des surfaces généralement localisées,
- les éboulis calcaires fins représentés notamment par des formations à Liondent des montagnes (Leontodon montanus) et à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis).

      Douze autres habitats remarquables sont également présents : (1)
- les pelouses calcicoles alpines et subalpines à Séslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Laîche toujours verte (Carex sempervirens),
- les mégaphorbiaies"Une mégaphorbiaie (du grec mega, grand et phorbē, paturage) est une formation végétale luxuriante, constituée de grandes herbes, de 1,5 m à plus de 2 m de hauteur, se développant sur des sols riches, frais, non-acides et humides." montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches,
- les prairies de fauche d'altitude,
- les landes à Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) et à Airelles (Vaccinium myrtillus, Vaccinium uliginosum, Vaccinium vitis idaea),
- les mélézins"Forêt de Mélèzes."-cembraies"Forêt de Pins cembro ou Arole." ou forêts de Mélèze (Larix decidua) et de Pin cembro (Pinus cembra),
- les saulaies"Lande de Saule." arctico-alpines des bas-marais et bords de ruisseaux à Saule arbrisseau (Salix foetida),
- les bas-marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana),
- les bas-marais acides,
- les éboulis calcaires alpins,
- les éboulis siliceux alpins, plus localisés que les précédents,
- les formations végétales des rochers et falaises calcaires,
- les formations végétales des rochers et falaises siliceux.

      Parmi les autres habitats à fort intérêt biologique, figurent les prairies à Fétuque paniculée (Festuca paniculata), milieux couvrant des surfaces importantes sur le site, qui possèdent une très forte diversité floristique et entomologique et qui sont ici en très bon état de conservation (1).

      Le site comprend vingt espèces végétales déterminantes.

      Neuf sont protégées au niveau national : (1)
- le Cirse d'Allioni (Cirsium alsophilum), beau chardon dont il s'agit ici de l'une des rares stations départementales,
- l'Epipogon sans feuille (Epipogium aphyllum), rare Orchidée forestière des boisements denses et ombragés,
- l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica),
- l'Androsace pubescente (Androsace pubescens),
- la Laîche faux Pied d'oiseau (Carex ornithopoda), petite Cypéracée affectionnant les rocailles longuement enneigées de l'étage alpin,
- la Laîche bicolore (Carex bicolor), caractéristique des marécages arctico-alpins froids d'altitude,
- la Laîche à petite arête (Carex microglochin), caractéristique des marécages arctico-alpins froids d'altitude,
- l'Ancolie de Bertoloni (Aquilegia reuteri), superbe Renonculacée endémique des Alpes du Sud-Ouest,
- l'Avoine odorante (Hierochloe odorata), rarissime graminée des pelouses tourbeuses et des marécages boréo-alpins inscrite au Livre Rouge National des plantes menacées.

      Quatre sont protégées au niveau régional : (1)
- le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata),
- la Fritillaire en forme de trompette de Moggridge (Fritillaria moggridgei),
- le Jonc arctique (Juncus arcticus), plante arctico-alpine rare des marécages et des bords de ruisselets,
- la Joubarbe d'Allioni (Sempervivum globiferum).

      Sept autres espèces végétales déterminantes de ce site : (1)
- le Cirse faux hélénium (Cirsium heterophyllum),
- la Passerage de Villars (Lepidium villarsii),
- la Gentiane asclépiade (Gentiana asclepiadea),
- l'Oréochlora fausse seslérie (Oreochloa seslerioides),
- le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), rare Cypéracée des bas-marais arctico-alpins,
- la Renoncule à feuilles de Rue (Callianthemum coriandrifolium),
- le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire Renonculacée des mégaphorbiaies"Une mégaphorbiaie (du grec mega, grand et phorbē, paturage) est une formation végétale luxuriante, constituée de grandes herbes, de 1,5 m à plus de 2 m de hauteur, se développant sur des sols riches, frais, non-acides et humides." subalpines, des aulnaies"Forêt d'Aulne." vertes et des prairies fraîches.

      Par ailleurs, il abrite six espèces remarquables dont quatre sont protégées au niveau national : (1)
- la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales, typique des éboulis calcaires à éléments fins,
- la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires,
- le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare Cypéracée circumboréale des bas-marais froids d'altitude,
- l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina).

      Figurent aussi parmi les espèces végétales remarquables du site  (1)
- la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris), protégée au niveau régional,
- le Genépi noir (Artemisia genipi).

      Le patrimoine faunistique du site compte dix-neuf espèces animales patrimoniales dont cinq sont déterminantes.

      En ce qui concerne les Mammifères d'intérêt patrimonial, le site abrite notamment : (1)
- le Bouquetin des Alpes (Capra ibex), Ongulé alpin déterminant, d'intérêt communautaire, dont les populations locales sont issues de réintroductions,
- le Cerf élaphe (Cervus elaphus),
- le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce remarquable en régression, relicte de l'époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1 200 et 3 100 m d'altitude.

      L'avifaune nicheuse est représentée par diverses espèces d'intérêt patrimonial telles que : (1)
- l'Aigle royal (Aquila chrysaetos),
- le Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable, fragile, emblématique des Alpes,
- le Lagopède alpin (Lagopus mutus), Galliforme remarquable, menacée et en régression, d'origine arctique, relique de l'époque glaciaire dans les Alpes qui occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment balayés par le vent (reliefs qui de ce fait sont à la fois déneigés [l'animal y trouve sa nourriture] et enneigés [l'animal peut s'y enfouir pour se protéger]), entre 1 800 et 2 500 m d'altitude,
- la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne semble-t-il en régression, recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1 400 et 2 400 m d'altitude,
- la Niverolle alpine (Montifringilla nivalis).

      Les invertébrés patrimoniaux sont localement présents et concernent en premier des Lépidoptères Rhopalocère (« papillon de jour ») montagnards, comme : (1)
- le Moiré piémontais (Erebia aethiopella), Lépidoptère Rhopalocère (« papillon de jour ») déterminant endémique franco italien cantonné aux Alpes occidentales, inféodé aux pelouses alpines sèches à Fétuque paniculée (Festuca paniculata),
- le Petit Apollon (Parnassius sacerdos sacerdos), espèce remarquable et protégée en France, que l'on rencontre au bord des torrents et autres zones humides des étages subalpin et alpin, dont la chenille est inféodée au Saxifrage faux aïzoon (Saxifraga aizoides),
- l'Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable relicte de l'ère tertiaire, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d'altitude,
- le Céphalion (Coenonympha darwiniana), espèce remarquable de la sous famille des Satyrinés, endémique du centre et de l'ouest des Alpes, à aire de répartition disjointe, inféodée aux pelouses et fourrés de l'étage subalpin.

      Pour les Coléoptères, notons : (1)
- le Carabe de Solier (Carabus solieri), espèce déterminante et protégée en France, endémique des Préalpes occidentales et de Ligurie, des pelouses subalpines et lisières forestières aux étages montagnards et subalpins, et plus localement à plus basse altitude dans des pinèdes humides dans les collines azuréennes,
- le charançon Dichotrachelus alpestris, espèce déterminante endémique des trois départements alpins de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où, relativement bien répandue, on la rencontre entre 2 000 et 3 000 m d'altitude, sous les pierres, dans les mousses ou dans l'humus,
- le Carabique Laemostenus angustatus, espèce déterminante de Carabidés, d'affinité montagnarde, troglophile"Du grec trốglê (« caverne ») et phílos (« aimer »), ("qui aime les cavernes"), troglophile qualifie un animal qui vit dans les cavernes mais qui peut en sortir." et guanobie"Se dit des êtres (bactéries, champignons, insectes, etc.) qui vivent dans le guano.", en limite d'aire et endémique des Alpes franco-italiennes où elle se rencontre presque toujours à haute altitude dans les terriers de Mammifères (Marmottes notamment), les bergeries obscures, les anfractuosités profondes des rochers, parfois sous les pierres.

      S'ajoutent enfin deux Orthoptères : (1)
- le Sténobothre cottien (Stenobothrus cotticus), espèce remarquable de Criquet, endémique des Alpes, inféodée aux éboulis, rochers à végétation maigre et pelouses écorchées entre 2 000 et 2 800 m d'altitude, endémique de l'arc alpin,
- le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), espèce remarquable d'Orthoptère d'affinité euro-sibérienne, en forte régression en dehors des Alpes, strictement liée aux prairies très humides et surfaces marécageuses.

      Chez les Mollusques, citons la présence de deux espèces remarquables :(1)
Nesovitrea petronella, Escargot terrestre localisé dans les zones humides ouvertes d'altitude,
Quickella arenaria, espèce remarquable d'Escargot terrestre de la famille des Succinidés, rare et localisée des bas-marais et des suintements de pente.

      (En savoir plus).

      Inventaire de la faune et de la flore: INPN
 

  N°1 d’après le site INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel inpn.mnhn.fr, Copyright ©

  N°2 d’après LES VALLONS SUSPENDUS DE L’UBAYE sur le site DREAL Provence-Alpes-Côte d'Azur | La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Provence-Alpes-Côte-d'Azur www.donnees.paca.developpement-durable.gouv.fr

  N°3 d’après le magazine Notre Temps www.notretemps.com

 

 

Photo n°202407070
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction SUD sur :

- le Bonnet Carré (2770m), au centre gauche,
- la Tour des Sagnes (2364m) (en grès d’Annot), au centre,
- des Carex, autour du lac à droite,
- des Mélèzes (Larix decidua), sur les pentes,
- des Saules qui colonisent la tourbière, au loin.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407069
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction SUD-SUD-EST sur :

- la Tour des Sagnes (2364m) (en grès d’Annot), au centre,
- des Carex, autour du lac à droite,
- des Mélèzes (Larix decidua), sur les pentes,
- des Saules qui colonisent la tourbière, au loin.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407066
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction EST sur la Tour des Sagnes (2364m), à droite.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407067
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction SUD-SUD-EST sur :

- la Tour des Sagnes (2364m) (en grès d’Annot), au centre,
- des Carex, autour du lac à droite,
- des Mélèzes (Larix decidua), sur les pentes,
- des Saules qui colonisent la tourbière, au loin.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407068
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction SUD-SUD-EST sur :

- la Tour des Sagnes (2364m) (en grès d’Annot), au centre,
- des Carex, autour du lac à droite,
- des Mélèzes (Larix decidua), sur les pentes,
- des Saules qui colonisent la tourbière, au loin.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407065
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction NORD-EST sur la Tête de Fer (2884m), à gauche au loin.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407059
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction SUD-SUD-OUEST sur :

- le Bonnet Carré (2770m), à l’extrême gauche,
- la Tour des Sagnes (2364m), à gauche,
- le Mourre Haut (2872m), au centre,
- la Tête de l’Empeloutier (2820m), sur la droite,
- le Gerbier (2740m), à droite.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407060
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction SUD-OUEST sur :

- la Tête de l’Empeloutier (2820m), à gauche,
- le Gerbier (2740m), au centre au loin,
- des Carex dans le lac, au centre.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407061
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue direction NORD-OUEST sur :

- Serre Boureou (crête),
- de belles formations de Carex dans le lac.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407064
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Profondeur : quelques décimètres…

Photo n°202407062
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac des Sagnes (1900m).
Vue sur :

- la Tête de l’Empeloutier (2820m), à droite,
- le Gerbier (2740m), au centre,
- des Aulnes qui colonisent aussi la tourbière, montrant ainsi que cette dernière est un milieu évolutif qui voit un lac se transformer progressivement en forêt, même en altitude.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202407063
Lac des Sagnes (1900m) (Jausiers, Ubaye) (Alpes de Haute Provence)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Tourbière des Sagnes (1900m).
Vue sur :

- le Gerbier (2740m), à gauche,
- des Aulnes qui colonisent aussi la tourbière, montrant ainsi que cette dernière est un milieu évolutif qui voit un lac se transformer progressivement en forêt, même en altitude.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

 

Haut de page Retour au sommaire Autres lacs du secteur de Jausiers Autres lacs des Alpes de Haute Provence