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Contexte
écologique
du lac Situé dans la partie NORD-EST
du département des Alpes-de-Haute-Provence et dans la petite région
naturelle de la Haute Ubaye, l'espace naturel qui héberge les
lacs du Vallonnet Supérieur (2 512 m) et
Inférieur (2 432 m),
ainsi que le lac de Plate Lombarde (2 477 m), est inscrit dans
un
triangle dont les sommets sont le Brec de Chambeyron (3 389 m), la Tête
de Sautron (3 165 m) et la Tête de la Courbe (3 089 m)
(carte).
Installé dans la zone biogéographique
intra-alpine, il est soumis à un climat de haute montagne aux
contrastes thermiques marqués.
La
végétation est principalement composée de :
- pelouses alpines,
- formations rases des combes à neige,
- plantes inféodées aux éboulis et
aux escarpements rocheux,
- plantes spécifiques aux
ruisselets et aux bas-marais"Partie la plus basse d'un marais.".
Les quatre habitats déterminants répertoriés dans
cet espace naturel se rapportent à des éboulis et des marécages :
- les éboulis calcaires fins représentés notamment par des formations à
Bérardie laineuse (Berardia subacaulis),
- les ceintures péri-lacustres des lacs froids et mares d'altitude à
Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri),
- les bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." cryophiles d'altitude des bords de sources et
suintements à Laîche des frimas (Carex frigida),
- les bas-marais pionniers arctico-alpins à Laîche bicolore (Carex
bicolor).
Dix autres habitats remarquables sont également présents :
- les saulaies"Lande de Saule." arctico-alpines des bas-marais et bords de ruisseaux à
Saule arbrisseau (Salix foetida),
- les landes épineuses à Astragale toujours verte (Astragalus
sempervirens),
- les
mégaphorbiaies"Une mégaphorbiaie (du grec mega, grand et phorbē, paturage) est une formation végétale luxuriante,
constituée de grandes herbes, de 1,5 m à plus de 2 m de hauteur, se
développant sur des sols riches, frais, non-acides et humides."
montagnardes et subalpines, formations opulentes de
hautes herbes des combes humides et fraîches,
- les prairies de fauche d'altitude,
- les bas-marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana),
- les bas-marais acides,
- les éboulis calcaires alpins,
- les éboulis siliceux alpins,
- les formations végétales des rochers et falaises calcaires,
- les formations végétales des rochers et falaises siliceux.
Le site comprend
14 espèces végétales déterminantes.
Six sont
protégées au niveau national :
- l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica),
- l'Androsace pubescente (Androsace pubescens),
- le Saule à feuilles de myrte (Salix breviserrata),
- le Saule de Suisse (Salix helvetica),
- la Laîche faux Pied-d'oiseau (Carex ornithopoda subsp.
ornithopodioides), petite Cypéracée affectionnant les rocailles
longuement enneigées de l'étage alpin,
- la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare Cypéracée des
marécages arctico-alpins froids d'altitude.
Quatre sont protégées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur :
- le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata subsp.
cruenta),
- l'Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina),
- le Jonc arctique (Juncus arcticus), plante arctico-alpine rare
des marécages et bords de ruisselets,
- le Saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides).
Quatre espèces sont sans statut de protection :
- le Cirse faux hélénium (Cirsium heterophyllum),
- le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), rare Cypéracée des
bas-marais arctico-alpins,
- la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima),
- le Pied-d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire
Renonculacée.
Le site abrite huit autres espèces végétales
remarquables :
- la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), Astéracée archaïque
endémique"L'endémisme, du grec éndêmos, indigène, caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée." des Alpes sud-occidentales typique des éboulis calcaires à
éléments fins,
- la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante
des parois calcaires protégée au niveau national,
- le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare Cypéracée
circumboréale des bas-marais froids d'altitude,
- l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina),
- la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris),
- le Pissenlit à ligules en capuchon (Taraxacum cucullatum),
- le
Génépi noir (Artemisia
genipi),
- la Gentiane de Schleicher (Gentiana schleicheri).
Cet espace
naturel abrite au moins cinq espèces animales
patrimoniales, toutes remarquables.
Parmi les Mammifères figure
notamment le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce aujourd'hui en
régression et qui est à une relique de l'époque glaciaire,
fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts,
pelouses, champs, cultures, friches), entre 1 200 et 3 100 m d'altitude.
Parmi les Oiseaux,
deux espèces sont remarquables :
- la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Galliforme méridional
de montagne recherchant les versants ouverts et ensoleillés avec des
barres rocheuses entre 1 400 et 2 400 m d'altitude,
- le Lagopède alpin (Lagopus mutus), Galliforme menacé et en
régression, d'origine arctique, relique de l'époque glaciaire dans les
Alpes, qui occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment
balayés par le vent (reliefs qui de ce fait sont à la fois déneigés
[l'animal y trouve sa nourriture] et enneigés [l'animal peut s'y enfouir
pour se protéger]).
Parmi les Insectes, il faut noter la présence de deux
Lépidoptères Rhopalocères (« papillon de jour ») :
- le Céphalion (Coenonympha gardetta macromma),
sous-espèce remarquable de la sous-famille des Satyrinés, endémique du centre et de l'ouest des Alpes, à aire de répartition
disjointe, inféodée aux pelouses et fourrés de l'étage subalpin,
- l'Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce protégée au
niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des
Serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu'à 2 400 m d'altitude.
Inventaire de la faune et de la flore:
INPN
N°1 d’après le site
INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel
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