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Contexte
écologique
du lac Situé
dans le Parc National des Écrins et dans la partie centre-nord du département des Hautes-Alpes, le
site naturel qui héberge le lac du Lauzon (2 008 m) se trouve dans la zone
biogéographique des Alpes intermédiaires dauphinoises où les
influences atlantiques se font encore nettement sentir (carte).
Le
paysage"Un paysage est une mosaïque d’écosystèmes reliés les uns aux autres, échangeant de l’énergie, de la matière et des organismes." végétal et minéral de
cet espace naturel associe une mosaïque complexe formée par :
- des
prairies subalpines à Fétuque paniculée (Festuca
paniculata),
- des pelouses alpines à Laîche toujours verte (Carex sempervirens), Nard raide (Nardus stricta) et Fétuque violette
(Festuca violacea),
- des formations de combe à neige à saules nains (Salix
herbacea, Salix reticulata, Salix retusa),
- des landes subalpines
d'Éricacées,
- des landines froides d'altitude,
- des rocailles avec formations
pionnières,
- des végétations des éboulis siliceux,
- des végétations des escarpements
rocheux,
- des milieux humides comprenant des lacs,
des mares, des sources, des ruisselets et des bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." d'altitude.
Le site comprend deux habitats déterminants :
- les bas-marais cryophiles
d'altitude des bords de sources et suintements à Laîche
des frimas (Carex frigida),
- les ceintures péri-lacustres des lacs froids et mares
d'altitude à
Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri).
Il possède
aussi des habitats remarquables, parmi
lesquels figurent :
- de grandes hêtraies"Forêt de Hêtres." neutrophiles, sur les parties basses,
- de grandes et nombreuses hêtraies acidiphiles, sur les parties basses,
- des mélézins"Forêt de Mélèzes." ou forêts de Mélèze (Larix decidua), plus haut en
altitude.
Ces mêmes Mélèzes (Larix decidua) colonisent également des escarpements
plus inaccessibles, souvent en association avec
le Pin cembro ou Arolle (Pinus cembra) plus disséminé.
Les autres habitats remarquables comprennent :
- des éboulis siliceux alpins,
- des formations végétales des rochers et falaises
siliceux,
- des pelouses rupicoles"Du latin rupes, rocher, et colere, habiter : « Qui vit sur les rochers »)." en gradins à Fétuque
bigarrée (Festuca acuminata),
- des pelouses à Fétuque de Haller (Festuca Halleri),
- des formations prairiales des combes humides et
fraîches (localement).
Ce site comprend dix espèces végétales déterminantes.
Trois sont
protégées au niveau national :
- la Primevère du
Piémont (Primula pedemontana),
- l'Androsace de Vandelli (Androsace
vandellii),
- le Dracocéphale de ruysch (Dracocephalum
ruyschiana).
Deux autres sont protégées en Provence-Alpes-Côte-d'Azur :
- le Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus),
- la
Tozzie des Alpes (Tozzia alpina).
Cinq sont sans statut particulier :
- l'Ail victoriale (Allium victorialis),
- le Streptope à
feuilles embrassantes (Streptopus amplexifolius),
- la Violette de Thomas
(Viola thomasiana),
- le Scirpe de Hudson (Trichophorum
alpinum), rare Cypéracée des bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." arctico-alpins,
- la Potentille
inclinée (Potentilla inclinata).
Il abrite également deux espèces végétales remarquables :
Une est
protégée au niveau national :
- l'Ancolie des Alpes
(Aquilegia alpina).
Une est protégée en Provence-Alpes-Côte-d'Azur :
- le
Saule pubescent (Salix laggeri), arbuste
endémique"L'endémisme, du grec éndêmos, indigène, caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée." des Alpes qui
pousse dans les alluvions humides et sur les berges de torrents.
Parmi les
Mammifères de cet espace naturel, se trouvent :
- le
Loup (Canis lupus),
- le Lynx boréal (Lynx lynx),
Carnivore forestier déterminant aujourd'hui en expansion,
- le Bouquetin des Alpes (Capra ibex),
Ongulé
déterminant, dont les populations locales sont
issues de réintroductions,
- le Lièvre variable
(Lepus timidus), Lagomorphe remarquable en régression, relique de l'époque
glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages,
éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1 200
à 3 100 m d'altitude,
- la Sérotine de Nilsson (Eptesicus
nilssonii), espèce déterminante de Chauve-souris,
- la Noctule de Leisler
(Nyctalus leisleri), Chauve-souris remarquable, forestière et
relativement fréquente,
- le Vespère de Savi (Hypsugo savii), Chauve-souris
remarquable rupicole et montagnarde d'affinité méridionale,
qui exploite les milieux forestiers surtout riverains de l'eau pour la
chasse et les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes.
Parmi les
Oiseaux nicheurs, on dénombre :
- le Faucon pèlerin (Falco peregrinus),
espèce déterminante,
- l'Aigle royal (Aquila chrysaetos),
- l'Autour des
palombes (Accipiter gentilis),
- le Circaète Jean le blanc (Circaetus
gallicus),
- le Faucon hobereau (Falco subbuteo),
- la Bondrée apivore (Pernis apivorus),
- la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Galliforme
méridional de montagne recherchant les versants ouverts et
ensoleillés avec des barres rocheuses, semble-t-il
en régression,
- le Tétras lyre (Tetrao
tetrix), Galliforme remarquable, emblématique
des Alpes,
- le Lagopède alpin (Lagopus mutus), Galliforme remarquable
menacée et en régression, d'origine arctique, relique de l'époque
glaciaire dans les Alpes, où il occupe les reliefs de croupes et de
crêtes, fréquemment balayés par le vent (reliefs qui de ce fait sont à
la fois déneigés [l'animal y trouve sa nourriture] et enneigés [l'animal
peut s'y enfouir pour se protéger]), entre 1 800 et 2 500 m d'altitude,
- la Niverolle des Alpes (Montifringilla nivalis), Passéridé très
bien adaptée aux rudes conditions hivernales,
- le Tichodrome
échelette (Tichodroma muraria), oiseau rupestre par excellence,
- le Torcol
fourmilier (Jynx torquilla),
- le Cincle plongeur (Cinclus
cinclus),
- le Monticole de roche (Monticola saxatilis),
- le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax
pyrrhocorax), nicheur remarquable peu
fréquent, inféodé aux alpages (où il se nourrit) situés à proximité
de falaises (où il niche),
- le Pic noir (Dryocopus martius),
- le Pic
épeichette (Dendrocopos minor),
- le Tarin des aulnes (Carduelis spinus),
nicheur rare et remarquable, lié aux forêts de conifères,
- le
Sizerin flammé (Carduelis flammea),
- le Venturon montagnard (Carduelis
citrinella),
- le Gobe mouche gris (Muscicapa striata),
- la Pie grièche
écorcheur (Lanius collurio),
- le Bruant fou (Emberiza cia),
- le Bruant ortolan (Emberiza
hortulana).
Les insectes d'intérêt patrimonial sont représentés par :
- le
Semi-apollon (Parnassius mnemosyne), Lépidoptère Rhopalocère
(papillon de jour)
déterminant et protégé au niveau européen, d'affinité montagnarde et
lié à la présence de Corydales, qui fréquente
les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1 000 et 2 000
mètres d'altitude,
- l'Apollon (Parnassius apollo), Lépidoptère Rhopalocère
(papillon de jour)
remarquable d'affinité montagnarde, protégé au niveau européen,
peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et à
Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d'altitude,
- le Petit Apollon (Parnassius
corybas sacerdos), Lépidoptère Rhopalocère (papillon de jour)
remarquable et protégé
en France, des bords des torrents et autres zones humides des étages
subalpin et alpin, dont la chenille est inféodée au Saxifrage
faux-aïzoon (Saxifraga aizoides),
- le Moiré aveugle (Erebia pharte),
Lépidoptère Rhopalocère (papillon de jour) alpin déterminant lié aux prairies subalpines
humides et aux pelouses entre 1 500 et 2 000 m et sensible au surpâturage,
- l'Hespérie du pas-d'âne (Pyrgus cacaliae), Lépidoptère Rhopalocère
(papillon de jour)
remarquable, dont la répartition est
limitée aux Alpes avec deux isolats"L'isolat désigne une espèce complètement isolée, au sein de laquelle n'existe aucun échange génétique avec le reste du monde, et qui se trouve être ainsi menacée par son confinement." en Bulgarie et Roumanie, lié
à des Potentilles dans les pelouses subalpines, surtout en bordure de
zones humides,
- l'Échiquier (Carterocephalus palaemon), Lépidoptère Rhopalocère
(papillon de jour) remarquable vivant en
lisières et clairières humides et dont les stations sont
limitées et fragmentées,
- l'Azuré du Serpolet (Maculinea arion), Lépidoptère Rhopalocère
(papillon de jour)
remarquable et protégé au niveau européen, inféodé
aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence
de ses plantes hôtes, des Serpolets (pour sa chenille) et de sa principale
Fourmi hôte, Myrmica sabuleti (pour sa larve), jusqu'à 2400 m d'altitude,
- l'Azuré de la
croisette (Maculinea alcon rebeli), Lépidoptère Rhopalocère
(papillon de jour) remarquable
et protégé en France, lié aux pelouses et prairies des étages
montagnards et subalpins où croît sa plante hôte (Gentiane
croisette [Gentiana cruciata] pour sa chenille) et vit sa Fourmi hôte (surtout Myrmica
schencki [pour sa larve]),
- la Piéride de la roquette (Euchloe simplonia), Lépidoptère
Rhopalocère (papillon de jour)
remarquable à aire disjointe des Alpes occidentales, Pyrénées et monts
Cantabriques, inféodé aux pelouses subalpines où
croissent ses plantes hôtes des Brassicacées,
- le Leste des bois (Lestes dryas), Odonate Zygoptère
(demoiselles) remarquable, en limite d'aire méridionale dans les Alpes du sud,
localisé et inféodé aux pièces d'eau temporaires,
- la
Decticelle des bruyères (Metrioptera brachyptera), Sauterelle d'Europe occidentale
remarquable, rare et en limite
d'aire dans les Alpes du sud, inféodée localement aux prairies
subalpines humides.
Parmi les Arachnides, une Aranéide (Araignée) est
déterminante :
- Pardosa saturatior, Araignée qu'on trouve jusqu'en limite des
glaciers.
(En
savoir plus).
Inventaire de la faune et de la flore:
INPN
N°1 d’après le site
INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel
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