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Contexte
écologique
du lac Situé
en ITALIE près de la frontière avec le NORD-EST du département des Hautes-Alpes, dans la région du
Briançonnais, le site qui héberge le lago di Fontana Fredda (2 180 m) se trouve sur le
vaste versant SUD du Massif du Chenaillet (2 650 m), soumis à un climat montagnard
de type continental marqué (carte). Tout ce versant est inclus dans les étages
de végétation subalpin et alpin. Entouré de crêtes ébouleuses, il est
caractérisé par de grandes étendues herbeuses pâturées ou localement
encore fauchées, parsemées d'un chapelet de lacs d'altitude et
bas-marais occupant certains talwegs.
Le site
naturel qui abrite le lago di Fontana Fredda est enclavé au cœur d'un
vallon de haute altitude, et ne possède que de peu de connexions avec
les vallons voisins par l'intermédiaire des quelques cols et des crêtes
ébouleuses ainsi que par sa partie inférieure à l'entrée de la vallée de
la Cerveyrette.
Les cinq habitats déterminants du site comprennent
des milieux humides et des éboulis calcaires :
- les bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." cryophiles d'altitude des bords de sources et
suintements à Laîche des frimas (Carex frigida),
- les bas-marais pionniers arctico-alpins à Laîche bicolore (Carex
bicolor),
- les ceintures péri-lacustres des lacs froids et mares d'altitude à
Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri),
- les éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à
Liondent des montagnes (Leontodon montanus),
- les éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à
Bérardie
laineuse (Berardia subacaulis).
Sept autres habitats remarquables sont représentés
et se répartissent principalement entre des marécages et des milieux
rocheux :
- les bas-marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana),
- les bas-marais acides,
- les formations végétales des rochers et falaises calcaires,
- les formations végétales des rochers et falaises siliceux,
- les éboulis calcaires alpins,
- les éboulis siliceux alpins,
- les prairies de fauche d'altitude.
Le site comprend douze espèces végétales
déterminantes.
Deux sont protégées au niveau national :
- la Laîche des tourbières (Carex limosa), rare Cypéracée
caractéristique des
tourbières et bas-marais tremblants"Zone de pelouse flottante composée de radeaux végétaux flottant à la surface de l'eau, les tremblants se forment en colonisant les étangs ou les mares qu'ils recouvrent parfois intégralement. Cet habitat se caractérise toujours par la nature instable et vacillante du substrat, tremblant sous le pied, d'où son nom. Le tapis flottant est également formé par des entrelacs de rhizomes où croissent Sphaignes et Cypéracées.",
- l'Avoine odorante (Hierochloe odorata), rarissime Graminée des
pelouses tourbeuses et des marécages boréo-alpins inscrite au Livre
Rouge National des plantes menacées.
Sept sont protégées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur :
- le Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus),
- l'Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina),
- l'Aéthionème de Thomas (Aethionema thomasianum), rarissime
Crucifère des éboulis calcaires ne comptant en France que quelques rares
stations réparties dans le Briançonnais,
- la Cardamine de Plumier (Cardamine plumieri), Crucifère
inféodée aux fissures de parois et aux blocs rocheux sur roches vertes
(ophiolites"Du grec ophis, serpent : associations de roches vertes constitutives des planchers océaniques [essentiellement gabbro, serpentinite, basalte] ayant la texture d'écailles de serpent."),
- l'Androsace septentrionalis (Androsace septentrionalis),
- la Petite Utriculaire (Utricularia minor), petite plante carnivore
aquatique des mares de tourbières acides,
- la Laîche à deux
étamines (Carex diandra), rare Cypéracée caractéristique des tourbières
et bas-marais tremblants"Zone de pelouse flottante composée de radeaux végétaux flottant à la surface de l'eau, les tremblants se forment en colonisant les étangs ou les mares qu'ils recouvrent parfois intégralement. Cet habitat se caractérise toujours par la nature instable et vacillante du substrat, tremblant sous le pied, d'où son nom. Le tapis flottant est également formé par des entrelacs de rhizomes où croissent Sphaignes et Cypéracées."
.
Trois espèces n'ont pas de
statut de protection :
- l'Armoise noirâtre (Artemisia atrata),
- la Pesse
d'eau (Hippuris vulgaris), présente en bordure de quelques
lacs et seulement sur ce site dans le département des Hautes-Alpes,
- le Scirpe de
Hudson (Trichophorum alpinum), rare Cypéracée des
bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." arctico-alpins.
Le site comprend aussi deux espèces végétales remarquables
protégées au niveau national :
- la Bérardie laineuse (Berardia
subacaulis), Astéracée archaïque
endémique"L'endémisme, du grec éndêmos, indigène, caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée." des Alpes sud-occidentales
typique des éboulis calcaires à éléments fins,
- le
Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare Cypéracée circumboréale des
bas-marais froids d'altitude.
Parmi les Mammifères une espèce est remarquable :
- le Cerf
élaphe (Cervus elaphus).
Les Oiseaux nicheurs remarquables sont :
- la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Galliforme
méridional de montagne recherchant les versants
ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses,
- la Caille des blés (Coturnix coturnix),
- le Tétras lyre
(Tetrao tetrix), Galliforme emblématique des Alpes,
- le Bruant ortolan (Emberiza hortulana).
La faune entomologique est représentée par :
- l'Apollon (Parnassius apollo),
Lépidoptère (Papillon) remarquable, relique de l'ère Tertiaire, protégée
au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à
Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d'altitude,
- la Miramelle des frimas (Melanoplus frigidus frigidus), Criquet
remarquable d'affinité boréo-alpine qui s'observe surtout au-dessus
de 2 000 m et jusqu'à la limite des névés,
- le Sténobothre alpin (Stenobothrus
rubicundulus), Orthoptère remarquable, qui affectionne surtout les
milieux secs et pierreux et qui est
présent dans la Péninsule balkanique et dans les Alpes.
La sur-fréquentation touristique, très importante en période estivale, du fait de la présence de
lacs d'altitude et de paysages grandioses, peut avoir des conséquences directes sur
la flore et ses habitats.
Les milieux humides, les bordures
péri-lacustres, mais aussi l'ensemble du versant SUD du massif du
Chenaillet, subissent les agressions et nuisances suivantes :
- création de "drailles"Chemin de transhumance" à Humains",
- cueillette,
- piétinement,
- érosion,
- pollution visuelle et sonore liée aux nombreux passages,
- détritus abandonnés sur place.
(En
savoir plus)
Inventaire de la faune et de la flore:
INPN
N°1 d’après le site
INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel
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