Couleurs d'automne d'un mélézin du Queyras (Hautes-Alpes)

PROMENADE FAMILIALE EN OCTOBRE

Le Bois de Jalavez, où ont été prises la majorité des photographies qui suivent, se situe en rive droite de la vallée du Mélezet dans la commune de Ceillac (Queyras, Hautes-Alpes). (carte)

Le Bois de Jalavez peut être atteint en voiture depuis Ceillac (accès routier n°1), Gap (accès routier n°2) ou Grenoble (accès routier n°3), par exemple.

Apóptôsis !
« chute des feuilles » en automne

Apóptôsis ! Ce mot grec antique faisait référence à la « chute des feuilles » en automne. Aujourd'hui "apoptose" du grec "apo", au loin, et "ptosis", chute, désigne la mort cellulaire génétiquement programmée, la façon dont une cellule animale ou végétale organise activement sa mort. Chez les arbres à feuilles déciduales, dont le Mélèze (Larix decidua) fait partie, la chute des feuilles ou des aiguilles prévient de la dessiccation par manque d'eau au cours de la saison hivernale. Le texte qui suit est valable pour tous les arbres au feuillage caduc.

Pour que la mort programmée se mette en place, l'arbre exprime de nouveaux gènes qui produisent entre autre de nouvelles enzymes. Celles-ci dégradent de nombreuses substances chimiques, comme la chlorophylle, l’ADN, l’ARN, les protéines et les lipides membranaires. Et comme cette mort est organisée, l'arbre récupère une grande partie des produits de ces dégradations. Ainsi, avant l'abscission des feuilles (ou des aiguilles), leurs nutriments essentiels sont dirigés vers les cellules parenchymateuses de la tige (très courte chez le Mélèze). Ils sont ainsi entreposés jusqu’au printemps où ils retournent dans les jeunes feuilles (ou les aiguilles) nouvellement formées. Les couleurs automnales résultent d’un mélange de piments rouges nouvellement fabriqués et de caroténoïdes jaunes et orange déjà existants que la chlorophylle vert foncé masquait pendant l’été.
Quand une feuille tombe à l’automne, elle se détache de la tige au niveau de la zone d'abscission qui se forme d’abord près de la base de son pétiole. La paroi des petites cellules parenchymateuses de cette zone devient très mince. Des enzymes hydrolysent certains polysaccharides de la paroi cellulaire, ce qui affaiblit encore davantage la zone d'abscission. Enfin, le poids de la feuille et l’action du vent provoque une rupture dans la zone d'abscission : la feuille (ou l'aiguille) tombe ! Une couche protectrice referme alors la cicatrice foliaire et empêche ainsi les agents pathogènes d’envahir l’arbre.