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Fontaine pétrifiante de Réotier (900m)

Guillestrois

Hautes-Alpes

 

Latitude  44° 40' 02'' N
Longitude 6° 36' 02'' E
Altitude 900 m

 

Agrandir la carte IGN d’après le site GÉOPORTAIL https://www.geoportail.gouv.fr



  Itinéraires d'accès

ACCESSIBLE PRESQUE DIRECTEMENT EN VOITURE
(Accessible aux personnes handicapés)

      La Fontaine pétrifiante de Réotier (900 m) se situe à Réotier, dans le Guillestrois, à 2,1 km en voiture depuis Eygliers Gare (Hautes-Alpes) (carte).

      L'accès routier le plus simple emprunte la N 94 jusqu'à Eyglier Gare, où la D 37 conduit au parking de la fontaine pétrifiante en quelques minutes. Depuis ce parking, la fontaine est atteinte en 5 minutes de marche sur un  chemin plat et bien entretenu, de type "allée de parc", accessible aux personnes handicapées.

      L'accès en voiture peut se faire depuis Eygliers Gare (accès routier n°1), Guillestre (accès routier n°2), Briançon (accès routier n°3) ou Gap (accès routier n°4), par exemple.
 

 

  Contexte géologique de la fontaine pétrifiante

      La formation rocheuse de la fontaine pétrifiante de Réotier est constituée par du tuf"Du latin tofus « pierre poreuse et friable », le tuf est une roche poreuse, légère, souvent friable, formée de dépôts dont l'origine est soit volcanique, soit calcaire." calcaire ou travertin, une roche sédimentaire"Les roches sédimentaires proviennent de l'accumulation de sédiments." calcaire"Du latin «calcarius», calcaire, chaux, les calcaires sont des roches sédimentaires, tout comme les grès ou les gypses, facilement solubles dans l'eau, composées majoritairement de carbonate de calcium CaCO3." criblée de petites cavités. Blanc à l’état pur, sa coloration grise, jaunâtre ou marron est fonction de ses impuretés. Comment ce tuf calcaire se forme-t-il ?

      L'eau de ruissellement s’infiltre dans des terrains composés de calcaires"Du latin «calcarius», calcaire, chaux, les calcaires sont des roches sédimentaires, tout comme les grès ou les gypses, facilement solubles dans l'eau, composées majoritairement de carbonate de calcium CaCO3.", de dolomies"Les dolomies sont des roches sédimentaires, qui contiennent au moins 25% d’un minéral nommé dolomite (carbonate double de calcium et de magnésium : CaMg(CO3)2), et aussi d’autres carbonates (carbonate de calcium, CaCO3), (carbonate de magnésium, MgCO3), …", de cargneules et de gypses"Du latin «gypsum», pierre à plâtre, gypse, le gypse est du sulfate de calcium cristallisé (CaSO4, 2 H2O), qui s'est formé par "précipitation" dans des eaux marines très peu profondes et surchargées en sels, sortes de marais salants naturels.
Dans les Alpes françaises, le gypse s'est principalement déposé au Trias supérieur. Les gypses sont très solubles sous l'action des eaux météoriques : formation de cavités, d'entonnoirs de dissolution..."
, puis se réchauffe en profondeur (la température s'élève avec la profondeur en moyenne de 1°C tous les 30 m : c'est le gradient géothermique"La température s'élève avec la profondeur en moyenne de 1°C tous les 30 m, soit 30°C/km : c'est le gradient géothermique. Mais dans les zones de subduction, où les roches enfouies transportent du « froid », ce gradient descend jusqu’à 6°C/km. Inversement, dans les zones d’accrétion (dorsales, rifts), où les roches exhumées transportent du « chaud », il s’élève jusqu’à 50°C/km.") et se charge en minéraux dans la faille de la Durance. Cette faille normale est une faille tardive"Une fois la chaîne de montagne formée, celle-ci tend à s’effondrer, à s’étirer, à « se fissurer » sous l’effet de son propre poids. Cette étalement « tardif » se manifeste par des failles à l’origine de séismes.". Toujours active, bien qu'observable de nulle part, elle est la conséquence de phénomènes de distension responsables de nombreux séismes superficiels (foyers à moins de 15 km de la surface) et de faible intensité. Cette faille normale tardive favorise la remontée des eaux. Lorsque l’eau surchargée en bicarbonate de calcium [Ca2+(HCO3)-2] revient à la surface, les êtres vivants chlorophylliens"Du grec khlôrós, « vert », et phúllon, « feuille », la chlorophylle, littéralement « feuille verte », est le pigment vert contenu dans les chloroplastes des Végétaux et dans certaines structures d'autres organismes capables de photosynthèse." (Algues"Les Algues forment un groupe hétérogène d'organismes unicellulaires, qui comme les Végétaux, effectuent la photosynthèse.", plantes) en extraient le dioxyde de carbone (CO2) pour leur photosynthèse"La photosynthèse (du grec φῶς phōs « lumière » et σύνθεσις sýnthesis « combinaison »), qui s'effectue chez les Végétaux, les Algues et certaines cellules Procaryotes, est la conversion de l'énergie lumineuse en énergie chimique. Cette dernière est emmagasinée dans des glucides et d'autres molécules organiques, avec accessoirement dégagement de dioxygène.". Ce dégazage entraîne la précipitation de carbonate de calcium (Ca2+CO32-) et donc la création continue de tuf calcaire ou travertin. Le dépôt de carbonate de calcium est de l’ordre de 140 mg/litre. En se déposant, ce sel se mélange à des matériaux organiques et inorganiques qui se trouvent alors pétrifiés, selon la réaction :

Ca2+(HCO3)-2 → Ca2+CO32- + CO2 + H2O

      Les eaux de « La Salce » qui alimentent la fontaine pétrifiante se trouvent alignées aux sources thermominérales de la Rotonde du plan de Phazy situées 2 km au SUD en projection horizontale"Distance en projection sur une carte (plan)
=
Distance à vol d'oiseau."
sur le système des failles de Réotier - Plan de Phazy. Ces eaux chaudes (21°C) sont sulfurées (1,5 g /litre), chlorurées (1 g/litre), calciques (calcium : 0,63 g/litre ; carbonate : 0,5 g/litre) et sodiques (0,83 g/litre).

      L'extrémité de la rigole, où se dépose le carbonate de calcium, « s'est progressivement avancée en construisant une potence naturelle tandis que l'eau qui s'en écoule forme en contrebas une vasque plate ». (1)
 

  N°1 d’après le site GEOL-ALP www.geol-alp.com de Maurice GIDON, Copyright ©

  N°2 Jacques DEBELMAS, Arnaud PÊCHER et Jean-Claude BARFÉTY (2002)
"Découverte de la géologie du Parc National des Écrins"; Éditions du BRGM

 

  Contexte écologique de la fontaine pétrifiante

      À l'EST du département des Hautes-Alpes et dans la région du Guillestrois, le site naturel qui héberge la fontaine pétrifiante de Réotier (900 m), s'inscrit en rive droite de la vallée de la Haute Durance, entre le massif des Écrins à l'OUEST et le massif du Queyras à l'EST (carte). Il s'étale sur un substrat d'éboulis et de moraines"Emprunté au savoyard morêna, «renflement qui se forme à la lisière inférieure d'un champ en pente par suite de la descente de la terre», une moraine désigne un amas de blocs et de débris rocheux entraîné par le mouvement de glissement d'un glacier (moraine mouvante), et apparaissant lors de son retrait ou s'accumulant sur les bords, le centre ou l'extrémité inférieure de celui-ci (moraine déposée).", où affleurent localement des gypses"Du latin «gypsum», pierre à plâtre, gypse, le gypse est du sulfate de calcium cristallisé, qui s'est formé par "précipitation" dans des eaux marines très peu profondes et surchargées en sels, sortes de marais salants naturels.
Dans les Alpes françaises, le gypse s'est principalement déposé au Trias supérieur. Les gypses sont très solubles sous l'action des eaux météoriques : formation de cavités, d'entonnoirs de dissolution..."
et du flysch"De l’allemand fließen, « couler », le flysch est un faciès géologique qui a la particularité de glisser facilement sur les pentes. Il est constitué par une alternance de bancs de grès et de schistes argileux. Le flysch se forme par avalanches sous-marines successives lorsqu’un océan se referme. Il provient de boues et de sables déposés dans des eaux peu profondes qui dévalent une pente vers des eaux plus profondes. Pour chaque avalanches, ces boues et ces sables se redéposent au fond de l’océan par décantation. Les grains tombent plus ou moins rapidement selon leur densité et leur volume, sous l’action conjuguée de la gravité et de la poussée d'Archimède. Les grains les plus gros et les plus lourds (sables) se déposent en premier. Les grains les plus fins et les plus légers (boues) se déposent dans un second temps.
Petits grains dessus : boues.
Gros grains dessous : sables.
Un classement s'opère par décantation. On parle de granuloclassement, d'où la présence d’une stratification.
Avec le temps, ces sédiments deviennent des roches : les boues évoluent en schistes argileux, tandis que les sables se consolident en grès.
Les schistes argileux sont des roches tendres et friables qui "glissent" facilement sur les pentes. Le flysch, formé en partie de schistes argileux, forme ainsi des reliefs sensibles à l'érosion (flysch, de l’allemand fließen, « couler »).
Les grès, roches compactes, sont agencés en bancs qu'on retrouve souvent dans le paysage sous forme de "rubans".
Ces dépôts ont eu lieu juste avant la disparition de la Téthys Ligure ou océan liguro-piémontais."
. Situé dans la zone biogéographique intra-alpine dauphinoise et inclus dans l'étage de végétation montagnard, cet espace est soumis à un climat montagnard de type continental marqué. Longé par la Durance dans sa partie basse et bordée par des pinèdes sylvestres dans sa partie haute, il est caractérisé par des pelouses d'affinités steppiques et par d'imposantes concrétions colorées de tuf"Du latin tofus « pierre poreuse et friable », le tuf est une roche poreuse, légère, souvent friable, formée de dépôts dont l'origine est soit volcanique, soit calcaire.", formant un surplomb en forme de potence en amont d'une splendide vasque.

      Le site compte trois habitats déterminants :
- un pré salé continental (dû à la résurgence d'eaux minéralisées), l'une des très rares formations végétales de ce type en France intérieure, alors que ces milieux se rencontrent habituellement sur le littoral,
- de spectaculaires concrétions de tufs (dues également à la résurgence d'eaux minéralisées),
- des pelouses steppiques sub-continentales, milieu semi-ouvert thermoxérophile"Du grec ancien « thermós », chaud, « xeros », sec et « philos », qui aime, une espèce est qualifée de thermoxérophile lorsqu'elle recherche ou supporte des températures élevées (au moins pendant sa période de végétation) ainsi qu'un sol aux réserves en eau limitées.", avec son cortège floristique, enrichi d'espèces végétales d'origine orientale et méditerranéenne.

      Parmi les habitats remarquables, se trouvent :
- les pinèdes de Pin sylvestre (Pinus sylvestris),
- les bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana),
- les formations végétales des rochers et falaises calcaires.

      Les prairies sèches"Une prairie sèche est une prairie non-inondable." à Brome dressé (Bromus erectus) constituent également un habitat de fort intérêt écologique.

      Le site ne comprend qu'une seule espèce végétale déterminante :
- l'Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum), protégée en Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

      Le peuplement d'Oiseaux nicheurs est composé par :
- le Cincle plongeur (Cinclus cinclus),
- le Bruant fou (Emberiza cia).

      Parmi les Insectes de cet espace naturel, se trouvent :
- l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce remarquable d'Odonates, protégée au niveau européen, d'affinité plutôt méridionale, assez localisée et peu fréquente, qui se rencontre dans les cours d'eau ensoleillés, à courant plus ou moins vif, sur substrat calcaire (fossés, petits ruisseaux, effluents de sources, marais envahis de joncs),
- l'Apollon (Parnassius apollo), Lépidoptère Rhopalocère (« papillon de jour ») remarquable d'affinité montagnarde, protégé au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d'altitude,
- le Moiré provençal (Erebia epistygne), Lépidoptère Rhopalocère (« papillon de jour »), espèce déterminante de Nymphalidés Satyrinés dont la répartition est étroitement limitée au sud ouest de l'Europe et en France à quelques départements méridionaux, qui se rencontre dans les bois clairs, secs et rocailleux jusqu'à 1 500m d'altitude où vit la plante hôte de sa chenille (la Fétuque des moutons [Festuca ovina]),
- l'Isabelle de France (Actias isabellae), Lépidoptère Rhopalocère (« papillon de jour »), endémique"L'endémisme, du grec éndêmos, indigène, caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée." des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute Provence, protégée en France et au niveau européen, habitant les moyennes montagnes à climat sec de type méridional où elle colonise les pentes boisées en Pins sylvestres entre 600 et 1 800 m d'altitude.

      L'abandon des cultures, de l'irrigation et de la fauche, sur les anciennes terrasses agraires des alentours de la fontaine pétrifiante de Réotier, conduit à l'installation de pelouses sèches, de landes et de fourrés, précurseurs de la recolonisation forestière.

      Les aménagements mis en place aux abords de la fontaine, mettent le site en valeur, tout en contenant l'afflux touristique.

(En savoir plus)

      Inventaire de la faune et de la flore: INPN
 

  N°1 d’après le site INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel inpn.mnhn.fr, Copyright ©

 

  La légende de la fontaine pétrifiante : un énorme monstre aux dents blanches acérées !

      « Antoine de Réotier était colporteur car cultiver la terre ne suffisait pas à nourrir sa famille. Alors l’hiver, Antoine prenait son bagage, achetait sa pacotille et partait en Provence. Cette année-là, quand il est parti, sa femme avait le ventre déjà bien rond. C’était pour Noël, lui avait on dit. Alors, le moment venu, il avait pris le coche d’Apt à Manosque, puis de Manosque à Sisteron. Il y était arrivé le 20 décembre, mais le coche pour Gap ne partait que 2 jours plus tard. Alors, il avait continué à pied.

      Le temps était sec, froid et beau. Antoine, bon marcheur, fit étape à Saulce, puis Chorges, et enfin à Embrun. Le 24 au matin, passant l’arête de Saint-Alban, il apercevait enfin les crêtes de Catinat. Mais le temps se gâtait : de gros nuages noirs s’accumulaient sur la plaine et l’air se radoucissait lentement. À 3 heures, il passait Saint-Clément et avançait au pied des vignes quand la neige se mit à tomber. D’abord tranquillement, puis les flocons devinrent si drus qu’Antoine ne voyait rien à 10 pas. La neige commençait à lui brûler le visage.

      Ne sachant plus par où aller, il se mit à genoux et se dit peu à peu ceci : « Notre Dame, il y a 1 697 ans, quand votre fils est né, vous aussi avez eu froid, avant de trouver un âne et un bœuf pour vous réchauffer, alors ayez pitié de moi… ». Mais la tourmente redoubla. Son esprit vacillait quand soudain un coup de tonnerre le fit sursauter. Dans les éclairs il vit un monstre, un énorme monstre aux dents blanches acérées.

      Perdu pour perdu, Antoine dans un ultime sursaut de courage, tenta le tout pour le tout ! Il se leva, scruta l’obscurité, ramassa une branche morte et avança, décidé à affronter la bête immonde…

      La clarté de la lune commençait à déchirer tout doucement les nuages. Il reconnu la silhouette du monstre terrifiant aux dents tranchantes : la fontaine pétrifiante ! »
 

  D’après « Un conte de Noël » par Jean COMBE, Pays Guillestrin

 

 

Photo n°201807049
Fontaine de Réotier (900m) (Réotier, Guillestrois, Hautes-Alpes)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

      Le tuf calcaire ou travertin se forme par l'accumulation de sédiments composés majoritairement de carbonate de calcium (Ca2+CO32-). Blanc à l’état pur, le travertin, criblé de petites cavités, devient gris, jaunâtre ou marron en fonction de ses impuretés.

Photo n°201807057
Fontaine de Réotier (900m) (Réotier, Guillestrois, Hautes-Alpes)
Cliché Dominique SOYEZ
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