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Contexte
géologique
du lac
Les massifs cristallins sont formés d'un
soubassement, le "socle cristallin", surmonté d'une "couverture
sédimentaire" (ou pas si cette dernière a disparu sous l'effet de
l'érosion !). (En
savoir plus)
Le "socle cristallin" des massifs cristallins, est formé d'un
assemblage de cristaux"Du grec krústallos « glace », et du latin crystallus « eau congelée, glace », un cristal est un solide possédant une
structure organisée grâce à un motif répétitif (par opposition à amorphe = non cristallisé)." (d'où le terme "cristallin"). Les minéraux"Un minéral est un cristal possédant une formule chimique déterminée et une structure organisée grâce à un motif répétitif." qui y
sont cristallisés ne se forment que dans les profondeurs de la croûte terrestre"Du latin crusta « ce qui enveloppe, ce qui recouvre; notamment en parlant du pain, d'une plaie », la croûte terrestre constitue l'enveloppe externe de la Terre. On distingue deux types :
- La croûte continentale est composée de granites (micaschistes, gneiss, granites).
- La croûte océanique, aussi nommé plancher océanique, est composée de basaltes, de gabbros et de serpentinites.",
dans des conditions de températures et de pressions considérablement
élevées. Les roches qui forment ce "socle cristallin" ont deux
origines : (En
savoir plus)
- soit elles proviennent de la croûte"Du latin crusta « ce qui enveloppe, ce qui recouvre; notamment en parlant du pain, d'une plaie », la croûte terrestre constitue l'enveloppe externe de la Terre. On distingue deux types :
- La croûte continentale est composée de granites (micaschistes, gneiss, granites).
- La croûte océanique, aussi nommé plancher océanique, est composée de basaltes, de gabbros et de serpentinites." elle-même, d'où elles ont plongé en
direction du manteau"Le manteau est la couche concentrique située entre la croûte et le noyau de la Terre." et ont ainsi subi un métamorphisme"Le métamorphisme (du grec metá, au-delà, après et morphế, forme) désigne
"l'ensemble des transformations subies par une roche (sédimentaire, magmatique ou métamorphique) sous l'effet de modifications des conditions de température, de pression, de la nature des fluides et, parfois, de la composition chimique de la roche. Ces transformations, qui peuvent être minéralogiques, texturales, chimiques ou encore structurales, amènent à une réorganisation des éléments dans la roche et à une recristallisation des minéraux à l'état solide."
Christian Nicollet (2010) « Métamorphisme et géodynamique », Paris, Dunod, coll. « Sciences Sup», février 2010.
Les minéraux, nouvellement formés, s’orientent en fonction des contraintes imposées par la température et la pression élevées, ce qui confère à la roche une disposition en feuillets juxtaposés caractéristiques.
Les roches métamorphiques présentent ainsi une texture orientée dans le sens du feuilletage due à la recristallisation (apparition de minéraux nouveaux dits minéraux de métamorphisme). Cette texture orientée n'existe pas dans les roches plutoniques." (cristallisation ou
recristallisation À L'ÉTAT SOLIDE par métamorphisme); c'est le cas de la plupart des
roches qui constituent ce socle, ce sont des ROCHES MÉTAMORPHIQUES;
- soit elles proviennent du manteau"Le manteau est la couche concentrique située entre la croûte et le noyau de la Terre.", d'où elles sont remontées :
- très lentement, sans atteindre la surface, sous la forme de plutons"Du nom du dieu des Enfers, dans la mythologie grecque, le pluton est le devenir d'un magma piégé dans les profondeurs de la croûte terrestre, alors même qu'il montait vers la surface, à travers les roches qui le recouvrait. Ce magma a subit un refroidissement lent conduisant à la formation de granite, type même de la roche "intrusive". Les plutons n'apparaissent en surface que suite à des processus d'érosion : ils forment alors des massifs en coupole, constitués de granite." de granite"De l'italien granito, « qui a une structure granuleuse », les granites sont des roches claires, en général, se caractérisant chimiquement par une relative pauvreté en calcium et magnésium et une richesse en silice. Type même de la roche intrusive ou plutonique, les granites sont composés de minéraux de quartz (silice pure), de feldspaths (silice et alumine) et de micas (Biotite, couleur noir ou Muscovite, couleur blanche)."; ce sont des
ROCHES PLUTONIQUES"Les roches plutoniques (ou intrusives) se forment lors du refroidissement d'un magma en profondeur. La lenteur du processus (jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'années) permet aux roches de cristalliser. Ces roches sont généralement
grenues, et constituées de minéraux non orientés (différence fondamentale avec les roches métamorphiques)." ou INTRUSIVES
(cristallisation par refroidissement lent);
- très rapidement, en épandant leurs laves à la surface du sol, ce
sont des ROCHES VOLCANIQUES"Les roches volcaniques se forment lors du refroidissement rapide d'un magma arrivé en surface de la croûte terrestre. On les appelle aussi roches extrusives ou roches effusives." (cristallisation perturbée par
refroidissement rapide).
La "couverture sédimentaire" des massifs
cristallins, est formée, quant à elle, de sédiments datant du Mésozoïque"Du grec « mésos », « au milieu », et « zôikós », « être vivant », le Mésozoïque (entre -252 et -66 Ma), ancienne "Ère Secondaire", est littéralement la « vie au milieu », comparativement à la « vie ancienne » du Paléozoïque (ancienne Ère Primaire) et à la « vie récente » du Cénozoïque (ancienne Ère Tertiaire). C’est typiquement "l’Ère des Dinosaures"."
(anciennement nommé Ère
Secondaire) et du Cénozoïque"Du grec « kainós », récent, et « zôikós », et « d’animal », « être vivant », le Cénozoïque (entre -66 Ma et actuel) est étymologiquement l’Ère des « êtres vivants récents », par opposition l'Ère Paléozoïque, « Ère des êtres vivants anciens » (entre -541 à -252 Ma). Le Cénozoïque comprend les anciennes Ères Tertiaire et Quaternaire."
(anciennement nommé Ère Tertiaire) (sédiments non métamorphisés, par
définition). (En
savoir plus)
Ainsi le
massif des Écrins - Pelvoux (4 102 m) fait
partie des principaux
massifs cristallins"Les massifs cristallins sont formés d'un soubassement, le "socle cristallin", surmonté d'une "couverture sédimentaire" (ou pas si cette dernière a disparu sous l'effet de l'érosion !).
Le "socle cristallin" des massifs cristallins, est formé d'un assemblage de cristaux (d'où le terme "cristallin"). Les minéraux qui y sont cristallisés ne se forment que dans les profondeurs de la croûte terrestre, dans des conditions de températures et de pressions considérablement élevées. Les roches qui forment ce "socle cristallin" ont deux origines :
- soit elles proviennent de la croûte elle-même, d'où elles ont plongé en direction du manteau et ont ainsi subi un métamorphisme (cristallisation ou recristallisation À L'ÉTAT SOLIDE par métamorphisme); c'est le cas de la plupart des roches qui constituent ce socle, ce sont des roches métamorphiques;
- soit elles proviennent du manteau, d'où elles sont remontées :
- très lentement, sans atteindre la surface, sous la forme de plutons de granites; ce sont des roches plutoniques ou intrusives (cristallisation par refroidissement lent);
- très rapidement, en épandant leurs laves à la surface du sol, ce sont des roches volcaniques (cristallisation perturbée par refroidissement rapide).
La "couverture sédimentaire" des massifs cristallins, est formée, quant à elle, de sédiments datant de l'Ère Secondaire et de l'Ère Tertiaire (sédiments non métamorphisés, par définition)."
des Alpes externes, au même titre que le Mercantour, la
Chaîne de Belledonne
ou le Mont Blanc. C’est aussi le plus grand et le seul à présenter une
forme circulaire. Son "socle cristallin"Le "socle cristallin" des massifs cristallins, est formé d'un assemblage de cristaux (d'où le terme "cristallin"). Les minéraux qui y sont cristallisés ne se forment que dans les profondeurs de la croûte terrestre, dans des conditions de températures et de pressions considérablement élevées. Les roches qui forment ce "socle cristallin" ont deux origines :
- soit elles proviennent de la croûte elle-même, d'où elles ont plongé en direction du manteau et ont ainsi subi un métamorphisme (cristallisation ou recristallisation À L'ÉTAT SOLIDE par métamorphisme); c'est le cas de la plupart des roches qui constituent ce socle, ce sont des roches métamorphiques;
- soit elles proviennent du manteau, d'où elles sont remontées :
- très lentement, sans atteindre la surface, sous la forme de plutons de granites; ce sont des roches plutoniques ou intrusives (cristallisation par refroidissement lent);
- très rapidement, en épandant leurs laves à la surface du sol, ce sont des roches volcaniques (cristallisation perturbée par refroidissement rapide)."" comporte plusieurs types de
roches métamorphiques"Le métamorphisme (du grec metá, au-delà, après et morphế, forme) désigne
"l'ensemble des transformations subies par une roche (sédimentaire, magmatique ou métamorphique) sous l'effet de modifications des conditions de température, de pression, de la nature des fluides et, parfois, de la composition chimique de la roche. Ces transformations, qui peuvent être minéralogiques, texturales, chimiques ou encore structurales, amènent à une réorganisation des éléments dans la roche et à une recristallisation des minéraux à l'état solide."
Christian Nicollet (2010) « Métamorphisme et géodynamique », Paris, Dunod, coll. « Sciences Sup », février 2010.
Les minéraux, nouvellement formés, s’orientent en fonction des contraintes imposées par la température et la pression élevées, ce qui confère à la roche une disposition en feuillets juxtaposés caractéristiques.
Les roches métamorphiques présentent ainsi une texture orientée dans le sens du feuilletage due à la recristallisation (apparition de minéraux nouveaux dits minéraux de métamorphisme). Cette texture orientée n'existe pas dans les roches plutoniques.",
une seule sorte de
roche intrusive ou plutonique"Du nom du dieu des Enfers, dans la mythologie grecque, le pluton est le devenir d'un magma piégé dans les profondeurs de la croûte terrestre, alors même qu'il montait vers la surface, à travers les roches qui le recouvrait. Ce magma a subit un refroidissement lent conduisant à la formation de granite, type même de la roche "intrusive". Les plutons n'apparaissent en surface que suite à des processus d'érosion : ils forment alors des massifs en coupole, constitués de granite."
(granite"De l'italien granito, « qui a une structure granuleuse », les granites sont des roches claires, en général, se caractérisant chimiquement par une relative pauvreté en calcium et magnésium et une richesse en silice. Type même de la roche intrusive ou plutonique, les granites sont composés de minéraux de quartz (silice pure), de feldspaths (silice et alumine) et de micas (Biotite, couleur noir ou Muscovite, couleur blanche).")
et quelques roches volcaniques"Les roches volcaniques se forment lors du refroidissement rapide d'un magma arrivé en surface de la croûte terrestre. On les appelle aussi roches extrusives ou roches effusives.". Les
roches métamorphiques"Le métamorphisme (du grec metá, au-delà, après et morphế, forme) désigne
"l'ensemble des transformations subies par une roche (sédimentaire, magmatique ou métamorphique) sous l'effet de modifications des conditions de température, de pression, de la nature des fluides et, parfois, de la composition chimique de la roche. Ces transformations, qui peuvent être minéralogiques, texturales, chimiques ou encore structurales, amènent à une réorganisation des éléments dans la roche et à une recristallisation des minéraux à l'état solide."
Christian Nicollet (2010) « Métamorphisme et géodynamique », Paris, Dunod, coll. « Sciences Sup », février 2010.
Les minéraux, nouvellement formés, s’orientent en fonction des contraintes imposées par la température et la pression élevées, ce qui confère à la roche une disposition en feuillets juxtaposés caractéristiques.
Les roches métamorphiques présentent ainsi une texture orientée dans le sens du feuilletage due à la recristallisation (apparition de minéraux nouveaux dits minéraux de métamorphisme). Cette texture orientée n'existe pas dans les roches plutoniques." se sont formées par
recristallisation À L'ÉTAT SOLIDE lors des apparitions récurrentes de montagnes jusqu'à
la fin du Paléozoïque"Du grec « palaiós », « ancien » et « zôế », « vie », le Paléozoïque, littéralement « vie ancienne » (entre -541 et -252 Ma), anciennement nommé Ère Primaire, est l’Ère où les entités du Vivants se diversifient…"
(anciennement nommé Ère Primaire).
Les plutons"Du nom du dieu des Enfers, dans la mythologie grecque, le pluton est le devenir d'un magma piégé dans les profondeurs de la croûte terrestre, alors même qu'il montait vers la surface, à travers les roches qui le recouvrait. Ce magma a subit un refroidissement lent conduisant à la formation de granite, type même de la roche "intrusive". Les plutons n'apparaissent en surface que suite à des processus d'érosion : ils forment alors des massifs en coupole, constitués de granite." de granite"De l'italien granito, « qui a une structure granuleuse », les granites sont des roches claires, en général, se caractérisant chimiquement par une relative pauvreté en calcium et magnésium et une richesse en silice. Type même de la roche intrusive ou plutonique, les granites sont composés de minéraux de quartz (silice pure), de feldspaths (silice et alumine) et de micas (Biotite, couleur noir ou Muscovite, couleur blanche)." se sont
formés quant à eux durant la dernière orogénèse"L'orogénèse (grec oros, « montagne » et genesis, « naissance ») désigne l'ensemble des processus géodynamiques par lesquels se constituent les chaînes de montagnes."
du Paléozoïque"Du grec « palaiós », « ancien » et « zôế », « vie », le Paléozoïque, littéralement « vie ancienne » (entre -541 et -252 Ma), anciennement nommé Ère Primaire, est l’Ère où les entités du Vivants se diversifient…" (Hercynien"Hercynien (du latin Hercynia silva, forêt hercynienne, qui s'étendait sur l'Allemagne centrale) désigne les reliefs formés en Europe occidentale durant la période géologique d'orogenèse de même nom. Pendant cette période, qui s'est étalée du Dévonien (-400 millions d'années) au Permien (-245 millions d'années), trois masses continentales se sont rapprochées, puis chevauchées pour former le supercontinent Pangée. Cette collision continentale est à l'origine de la surrection de plusieurs massifs européens nommés chaîne hercynienne ou chaîne varisque." : entre -400 et -245 millions d'années). L'ensemble du socle a été soulevé
lors de la surrection des Alpes, il y a 40 millions d’années. Le massif des
Écrins héberge également des
terrains sédimentaires"La "couverture sédimentaire" des massifs cristallins, est formée, quant à elle, de sédiments datant du
Mésozoïque (anciennement nommé Ère Secondaire) et du Cénozoïque
(anciennement nommé Ère Tertiaire) (sédiments non métamorphisés, par définition).". (En savoir plus)
(Carte
géologique du massif des Écrins - Pelvoux par le Pr GIDON)
Le cirque suspendu de Crupillouse, où sont hébergés les lacs éponymes (inférieur [2 641 m] et supérieur [2 673 m]), se situe au dessus du versant droit de la vallée du Drac de Champoléon ou Drac Blanc, au cœur de l'ensemble rocheux, très homogène, des "gneiss"Le nom de cette roche provient du langage des mineurs de l’Erzgebirge
en Allemagne : le terme « gneiss » provient de l’allemand « gneis, gneisig », « dur, ferme ». De même composition minérale que les granites (quartz, feldspaths, mica), les gneiss sont des roches métamorphiques qui dérivent pour la plupart d'anciennes roches sédimentaires ou métamorphiques, pauvres en calcium et magnésium (marnes ou grès, laves variées, plutons de granite). Les paragneiss proviennent d’un métasédiment et les orthogneiss, d’un métagranite. Roches très fortement recristallisées, les gneiss sont très résistants à l'érosion." de Crupillouse".
(1)
Le glacier, qui ne s'est retiré que récemment, a laissé derrière lui des roches moutonnées"Affleurements rocheux en forme de bosses qui portent les traces de leur modelage par le passage d'un glacier, comme les stries d'abrasion.", garnies de polis glaciaires, entre lesquelles
les deux lacs principaux et un ensemble de petits lacs de surcreusement"Le creusement érosif dû à la glace laisse une cavité plus profonde que s’il avait été causé par de l’eau liquide : c'est la raison pour laquelle on parle de surcreusement.", dont certains s'apparentent plutôt à des flaques d'eau, prennent place. (Le creusement érosif dû à la glace laisse une cavité plus profonde [on parle de surcreusement] que s’il avait été causé par de l’eau liquide.)
(1)
La neige qui ne fond ici que très tard
en saison estivale, protège les roches qui affleurent : celles-ci restent peu patinées"De l’italien « patina », vert-de-gris, la patine est l’altération par transformation chimique, à la surface d’une
roche. Une cassure fraîche, effectuée par un marteau, par exemple, n’a pas la même couleur, ni le même aspect
qu’une cassure qui a été soumise quelques temps aux intempéries." et conservent globalement leurs teintes claires. Dans le creux de fond de vallon, au niveau du lac supérieur (NORD-OUEST), où l'enneigement
annuel dure encore davantage, la roche semble plus rosée : elle est dépourvue de patine"De l’italien « patina », vert-de-gris, la patine est l’altération par transformation chimique, à la surface d’une
roche. Une cassure fraîche, effectuée par un marteau, par exemple, n’a pas la même couleur, ni le même aspect
qu’une cassure qui a été soumise quelques temps aux intempéries.".
(1)
Ces roches de couleur claire (leucocrate"Du grec, leukós, « blanc » et kratos « force, pouvoir », littéralement « où domine le blanc », leucocrate désignent des roches riches en minéraux blancs."), qui confèrent au paysage son aspect minéral et lunaire, sont des gneiss"Le nom de cette roche provient du langage des mineurs de l’Erzgebirge
en Allemagne : le terme « gneiss » provient de l’allemand « gneis, gneisig », « dur, ferme ». De même composition minérale que les granites (quartz, feldspaths, mica), les gneiss sont des roches métamorphiques qui dérivent pour la plupart d'anciennes roches sédimentaires ou métamorphiques, pauvres en calcium et magnésium (marnes ou grès, laves variées, plutons de granite). Les paragneiss proviennent d’un métasédiment et les orthogneiss, d’un métagranite. Roches très fortement recristallisées, les gneiss sont très résistants à l'érosion.". Ils ont la particularité de contenir de gros cristaux (phénocristaux"Du grec phainō, « je brille », et cristal, un phénocristal est un cristal qui se voit à l'oeil nu et dont la taille est supérieure à celle des autres cristaux d'une roche.") de feldspath qui forment des sortes d'yeux en amande : on parle alors de gneiss « oeillé ». C'est le gneiss oeillé de Crupillouse dont voici l'histoire.
(1) (Voir photo de gneiss oeillé de
Crupillouse)
Au cours de la formation de montagnes (orogénèse"L'orogénèse (grec oros, « montagne » et genesis, « naissance ») désigne l'ensemble des processus géodynamiques par lesquels se constituent les chaînes de montagnes.") au Paléozoïque"Du grec « palaiós », « ancien » et « zôế », « vie », le Paléozoïque, littéralement « vie ancienne » (entre -541 et -252 Ma), anciennement nommé Ère Primaire, est l’Ère où les entités du Vivants se diversifient…" (anciennement nommé Ère primaire), la chaîne hercynienne"Hercynien (du latin Hercynia silva, forêt hercynienne, qui s'étendait sur l'Allemagne centrale) désigne les reliefs formés en Europe occidentale durant la période géologique d'orogenèse de même nom. Pendant cette période, qui s'est étalée du Dévonien (-400 millions d'années) au Permien (-245 millions d'années), trois masses continentales se sont rapprochées, puis chevauchées pour former le supercontinent Pangée. Cette collision continentale est à l'origine de la surrection de plusieurs massifs européens nommés chaîne hercynienne ou chaîne varisque.", aussi nommée chaîne varisque, se met en place entre -400 et -145 Ma. Entre le Dévonien supérieur et le Carbonifère supérieur (c'est à dire entre -380 et -290 Ma), des
plutons"Du nom du dieu des Enfers, dans la mythologie grecque, le pluton est le devenir d'un magma piégé dans les profondeurs de la croûte terrestre, alors même qu'il montait vers la surface, à travers les roches qui le recouvrait. Ce magma a subit un refroidissement lent conduisant à la formation de granite, type même de la roche "intrusive". Les plutons n'apparaissent en surface que suite à des processus d'érosion : ils forment alors des massifs en coupole, constitués de granite." de granite"De l'italien granito, « qui a une structure granuleuse », les granites sont des roches claires, en général, se caractérisant chimiquement par une relative pauvreté en calcium et magnésium et une richesse en silice. Type même de la roche intrusive ou plutonique, les granites sont composés de minéraux de quartz (silice pure), de feldspaths (silice et alumine) et de micas (Biotite, couleur noir ou Muscovite, couleur blanche)." montent du manteau terrestre : ils forment, entre autre, le
granite de Pétarel qu'on trouve au niveau des
lacs éponymes (6). Cette roche plutonique"Les roches plutoniques (ou intrusives) se forment lors du refroidissement d'un magma en profondeur. La lenteur du processus (jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'années) permet aux roches de cristalliser. Ces roches sont généralement grenues, et constituées de minéraux non orientés (différence fondamentale avec les roches métamorphiques)." est particulière, elle se remarque à sa teinte très claire :
(2)
- On dit que ce granite est "leucocrate"Du grec, leukós, « blanc » et kratos « force, pouvoir », littéralement « où domine le blanc », leucocrate désignent des roches riches en minéraux blancs."" (Du grec, leukós, « blanc » et
kratos « force, pouvoir », littéralement « où domine le blanc » : roches riches en minéraux blancs).
- C'est aussi un granite porphyroïde, c'est-à-dire constitués de gros cristaux (phénocristaux"Du grec phainō, « je brille », et cristal, un phénocristal est un cristal qui se voit à l'oeil nu et dont la taille est supérieure à celle des autres cristaux d'une roche.") de feldspath (couleur claire).
- Il est aussi "albitique" : l'albite est un minéral blanc de la famille des feldspaths.
- C'est en outre un "granite à 2 micas" (biotite et muscovite) : si la biotite est de teinte plutôt sombre, c'est la muscovite, mica blanc, qui ajoute sa couleur à celle du feldspath pour conférer à la roche son aspect blanc (4) (5).
(Voir photo de granite de Pétarel)
Quelques temps après la formation de ce granite si particulier, mais toujours durant l'orogénèse"L'orogénèse (grec oros, « montagne » et genesis, « naissance ») désigne l'ensemble des processus géodynamiques par lesquels se constituent les chaînes de montagnes." hercynienne"Hercynien (du latin Hercynia silva, forêt hercynienne, qui s'étendait sur l'Allemagne centrale) désigne les reliefs formés en Europe occidentale durant la période géologique d'orogenèse de même nom. Pendant cette période, qui s'est étalée du Dévonien (-400 millions d'années) au Permien (-245 millions d'années), trois masses continentales se sont rapprochées, puis chevauchées pour former le supercontinent Pangée. Cette collision continentale est à l'origine de la surrection de plusieurs massifs européens nommés chaîne hercynienne ou chaîne varisque.", à certains endroits de la croûte terrestre, cette roche a été écrasé, jusqu’à fondre. Les minéraux constituant le granite ont recristallisé. La taille des cristaux de feldspath a augmenté jusqu’à produire des amas de dimension centimétrique à pluri-centimétriques, des
phénocristaux"Du grec phainō, « je brille », et cristal, un phénocristal est un cristal qui se voit à l'oeil nu et dont la taille est supérieure à celle des autres cristaux d'une roche." prenant la forme d’"yeux" en amande. C’est ainsi que s’est formé le
"gneiss oeillé"
de Crupillouse qu'on retrouve au niveau des lacs éponymes, à quelques kilomètres
des
lacs de Pétarel
(3)
(4) (5) (6). Comme le granite qui lui a donné naissance, ce
gneiss"Le nom de cette roche provient du langage des mineurs de l’Erzgebirge
en Allemagne : le terme « gneiss » provient de l’allemand « gneis, gneisig », « dur, ferme ». De même composition minérale que les granites (quartz, feldspaths, mica), les gneiss sont des roches métamorphiques qui dérivent pour la plupart d'anciennes roches sédimentaires ou métamorphiques, pauvres en calcium et magnésium (marnes ou grès, laves variées, plutons de granite). Les paragneiss proviennent d’un métasédiment et les orthogneiss, d’un métagranite. Roches très fortement recristallisées, les gneiss sont très résistants à l'érosion."
a une teinte étonnamment claire : ces deux roches sont chimiquement très proches
(2). Ce
gneiss oeillé de Crupillouse, qui s'est formé à partir d'un granite, est ainsi un orthogneiss
(5) (4'). Ce processus de transformation de "granite de Pétarel" en "gneiss de Crupillouse" porte le nom de
palingenèse"Du grec paliggenesía, « renaissance », la palingenèse désigne le phénomène par lequel, dans les zones profondes de la lithosphère, des roches déjà solidifiées reviennent à l'état fondu formant ainsi un nouveau magma par fusion de roches magmatiques préexistantes in situ." (6).
(Voir photo de gneiss oeillé de
Crupillouse)
Au NORD des lacs de Crupillouse, l'Aiguille Fourchée (2 923 m) présente une bande de roches très sombres. Ce sont des laves basaltiques : des spilites"Du grec spilos, « tache », et lithos, « pierre », les spilites, qui caractérisent le volcanisme triasique de Crupillouse, en milieux marin, sont des laves de couleur vert foncé à noire, par la présence d'albite et de chlorite. En s’épanchant sous l’océan, en coulées successives dans les eaux très peu profondes, ces laves ont subi un métamorphisme au contact de l’eau de mer. Les bulles de la lave sont remplies de calcite, ce qui donne à la roche un aspect moucheté." datant du Trias"Du latin « trias », « nombre de trois », car constitué de trois unités stratigraphiques distinctes (les Trias inférieur, moyen et supérieur), le Trias (entre -252 et -201 millions d'années) est la première Période du Mésozoïque ou Ère secondaire."
(entre -252 et -201 millions d'années). On les distingue parfaitement car elles forment un filon épais de plusieurs dizaines de mètres, parmi
les gneiss oeillés de teinte très claire.
(1)
(Voir ici,
ici,
encore ici, là et
encore là)
Du grec spilos, « tache », et lithos, « pierre », les spilites, qui caractérisent le volcanisme triasique"Du latin « trias », « nombre de trois », car constitué de trois unités stratigraphiques distinctes (les Trias inférieur, moyen et supérieur), le Trias (entre -252 et -201 millions d'années) est la première Période du Mésozoïque ou Ère secondaire." de Crupillouse en milieux marin, sont des laves de couleur vert foncé à noire,
contenant de l'albite et de la chlorite"Du grec chloros, « vert » et du latin chloritis « pierre de couleur verte »,
la chlorite est un groupe de minéraux alumino-silicaté de fer ou de magnésium, généralement de couleur verte.". En s’épanchant sous l’océan en coulées successives, dans
des eaux très peu profondes, ces laves ont subi un métamorphisme au contact de l’eau de mer. Les bulles de lave
se sont remplies de calcite"La calcite est un minéral composé de carbonate naturel de calcium CaCO3.", ce qui
confère à la roche son aspect moucheté. (6)
(Voir photos de spilites ici et
là)
Au niveau de l'Aiguille fourchée, les spilites"Du grec spilos, « tache », et lithos, « pierre », les spilites, qui caractérisent le volcanisme triasique de Crupillouse, en milieux marin, sont des laves de couleur vert foncé à noire, par la présence d'albite et de chlorite. En s’épanchant sous l’océan, en coulées successives dans les eaux très peu profondes, ces laves ont subi un métamorphisme au contact de l’eau de mer. Les bulles de la lave sont remplies de calcite, ce qui donne à la roche un aspect moucheté." forment un dyke"De
l'anglais « dike », fossé, les dykes sont des conduits, des cheminées volcaniques, maintenant figés, par lesquels les magmas sont montés vers la surface depuis les chambres magmatiques. L’érosion de ces conduits peut laisser apparaître un relief de "colonne" ou de "mur" naturel.", phénomène intrusif par lequel les laves triasiques"Du latin « trias », « nombre de trois », car constitué de trois unités stratigraphiques distinctes (les Trias inférieur, moyen et supérieur), le Trias (entre -252 et -201 millions d'années) est la première Période du Mésozoïque ou Ère secondaire." se sont injectées dans une fissure d'ouverture transversale. Les dykes"De
l'anglais « dike », fossé, les dykes sont des conduits, des cheminées volcaniques, maintenant figés, par lesquels les magmas sont montés vers la surface depuis les chambres magmatiques. L’érosion de ces conduits peut laisser apparaître un relief de "colonne" ou de "mur" naturel." sont en effet des conduits, des cheminées volcaniques, maintenant figés, par lesquels les magmas sont montés vers la surface depuis les chambres magmatiques. L’érosion de ces conduits peut laisser apparaître un relief de "colonne" ou de "mur" naturel.
(1)
(Voir ici,
ici,
encore ici, là et
encore là)
Gneiss oeillé de Crupillouse.
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Le gneiss oeillé de Crupillouse, roche de couleur claire (leucocrate), présentent des inclusions de gros cristaux (phénocristaux) de feldspaths ressemblant à des yeux en forme d’amande. Ces "yeux" sont orientés dans le sens des "rubans" de micas qui caractérisent les gneiss.
Le gneiss, avec ses cristaux orientés, est une roche métamorphique qui se forme soit à partir d’une roche plutonique (granite) (cristaux non orientés), soit à partir de roches sédimentaires siliceuses (grès). On dit que le granite se métamorphise en orthogneiss, tandis que le grès se métamorphise en paragneiss.
Le gneiss oeillé de Crupillouse résulte de l'écrasement de granites anciens, à haute température et à pression élevée : il s’agit donc d’un orthogneiss.
L’orthogneiss oeillé de Crupillouse a été métamorphisé à partir du
granite de Pétarel, qu’on retrouve dans le prolongement structural, au niveau des
lacs éponymes, à 7 km au NORD-OUEST d’ici. Comme le
granite de Pétarel, le gneiss oeillé de Crupillouse a une teinte étonnamment claire : elle est due à la richesse de la roche en mica blanc [muscovite] et en gros cristaux de feldspath (blanc).
Ces roches se sont formées au Paléozoïque (anciennement nommé "Ère primaire"), durant la mise en place de la chaîne hercynienne (-420 à -380 Ma). Des plutons de granites ("de Pétarel") se sont d’abord constitués, puis quelques temps plus tard, lors de mouvements tectoniques ultérieurs, toujours durant l'orogénèse hercynienne, à certains endroits de la croûte terrestre, ces granites ont été écrasés, jusqu’à fondre. Leurs minéraux ont recristallisé. La taille des cristaux de feldspath a augmenté jusqu’à former des amas de dimension centimétrique à pluri-centimétriques, sorte d’"yeux" en forme d’amande. C’est ainsi que s’est formé le "gneiss oeillé". Ce processus de transformation de "granite de Pétarel" en "gneiss de Crupillouse" porte le nom de palingenèse.
"Du grec paliggenesía, « renaissance », la palingenèse désigne le phénomène par lequel, dans les zones profondes de la lithosphère, des roches magmatiques déjà solidifiées reviennent à l'état liquide, formant ainsi un nouveau magma par fusion de roches magmatiques préexistantes in situ."
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Granite de Pétarel, à la teinte très claire, tel qu'on le voit au niveau des
lacs éponymes.
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Au niveau des lacs de Crupillouse, on peut observer le résultat du métamorphisme
de ce granite particulier : "écrasé" et partiellement fondu, il s'est transformé
en "gneiss oeillé de Crupillouse", avec de "grand yeux" de feldspath en
forme d'amande.
(Voir plus haut)
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